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Sans pitié. Le Racing 92, chirurgical en première période mais plus emprunté ensuite, a dominé son voisin parisien, le Stade français, avalé 38-21, vendredi en barrage du Top 14.
Les Franciliens affronteront La Rochelle, le 18 juin à Lille, en demi-finale. Le vainqueur de l'autre barrage, entre Bordeaux-Bègles et Clermont samedi, retrouvera Toulouse, le 19, là aussi dans le Nord.
Les Racingmen ont inscrit cinq essais pour sortir le Stade français et retrouver le dernier carré pour la sixième fois depuis 2010.
Depuis leur remontée dans l'élite, les Franciliens n'ont d'ailleurs jamais raté la phase finale, remportant le titre lors de la saison 2015-2016.
Ils peuvent remercier leur centre international Gaël Fickou, passé récemment d'un club à l'autre, mais aussi l'indiscipline chronique des Parisiens (dix pénalités concédées et deux cartons jaunes dans les 40 premières minutes).
Il était dans toutes les conversations dans la semaine, il a été dans tous les bons coups à l'Arena: avec un essai (5e) et une "passe décisive" sur celui de Teddy Thomas, Fickou a livré une prestation XXL pour permettre à ses nouveaux partenaires de dompter ses ex-coéquipiers.
L'entraîneur parisien Gonzalo Quesada était pourtant prévenu: "C'est sûr qu'il va vouloir montrer son meilleur niveau", avait confié l'Argentin dans la semaine.
Son homologue du Racing Laurent Travers lui avait rétorqué préférer "avoir Gäel avec que contre nous" avant de nuancer, assurant que Fickou n'avait pas qualifié les Ciel et Blanc "tout seul".
Effectivement: entouré par une ligne arrière dite de "Galactiques", Fickou a été bien aidé par Teddy Thomas (11e), Maxime Machenaud (18e) et Simon Zebo (29e), auteurs d'un essai chacun.
Et comme l'ouvreur écossais Finn Russell a retrouvé son inspiration dans le même temps, ce Racing-là semble intouchable, même s'il a joué avec le feu en seconde période, laissant le Stade français sortir de sa torpeur.
Il devra être très fort, dans le Nord, pour faire oublier cette élimination précoce en quart de finale de la Coupe d'Europe, face à Bordeaux-Bègles (24-21).
- Fluctuat nec mergitur -
Il faut être très fort parce que, face aux Altoséquanais se dressent les Rochelais, deuxièmes de la saison régulière, finalistes de cette même Champions Cup.
Un autre club aux dents longues et surarmé: avec le colosse Will Skelton, l'indispensable Grégory Alldritt, l'expérimenté Uini Atonio, le All Black Victor Vito ou l'aérien Brice Dulin, les Maritimes ont de quoi faire douter l'armada francilienne dans une semaine.
Cette saison, chaque équipe avait remporté son match à domicile (victoire de La Rochelle 9-6 à Marcel-Deflandre, succès 26-22 du Racing à l'Arena). La belle, sur terrain neutre, permettra donc d'affirmer ses ambitions et de se rapprocher du Brennus.
En attendant, les Roses ont fait trop de cadeaux (12 turnovers) à leurs adversaires. Les Racingmen, eux, avaient promis de bien rentrer dans ce derby, histoire de marquer leur territoire.
Entre blessures et quota de JIFF (joueurs issus de la filière de formation), Quesada avait été contraint de se passer de certains titulaires, à l'image de l'ouvreur international argentin Nicolas Sanchez ou l'ailier tongien Telusa Veainu.
Mais ces bâtons placés dans les roues parisiennes n'expliquent pas tout: le Stade français restait sur six succès de rang, dont une victoire à l'Arena (35-29) prépondérante dans la course à la qualification, qui lui avaient permis de se qualifier in extremis pour les barrages.
La réaction, un peu trop mièvre, et les trois essais de Sefanaia Naivalu (47e), de Sekou Macalou (62e) et Waisea Nayacalevu (66e) sont arrivés trop tard. La belle histoire s'arrête donc là, sur une gifle infligée par le meilleur ennemi.
Pour le Racing 92, l'aventure continue. La quête d'un septième titre en championnat, un premier depuis 2016, passe par Lille et La Rochelle.