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"The Last Dance", sur l'épopée de Michael Jordan à la tête des Chicago Bulls dans les années 1990 avec six titres glanés en huit ans, a livré ses deux derniers épisodes. L'occasion de revenir sur quelques moments forts du documentaire:
. Jordan l'"inactiviste"
Ses innombrables exploits, sa rage de vaincre et son palmarès plaident pour le meilleur joueur de tous les temps. En revanche, son engagement politique aura été inexistant. Ce qui lui fut souvent reproché, comme en 1990 lorsqu'il refusa de soutenir le candidat démocrate noir Harvey Gantt dans la course sénatoriale en Caroline du Nord contre le républicain Jesse Helms, connu pour ses positions racistes.
On lui prêta alors cette phrase cynique, "les républicains achètent aussi des sneakers", qui écorna son image. Après avoir longtemps nié, Jordan avoue enfin avoir prononcé ces mots. Cette citation, "je l'ai dite en blaguant dans un bus avec Horace Grant et Scottie Pippen", explique-t-il sans regret, ajoutant ne s'être "jamais considéré comme un activiste".
. L'abandon de Pippen
L'épisode 7 évoque l'incident marquant où Scottie Pippen, alors capitaine de Bulls orphelins de Jordan parti s'essayer au baseball, refusa de jouer la dernière possession d'un match des play-offs 1994 contre New York, vexé de ne pas être le shooteur désigné par Phil Jackson.
"On ne pouvait pas croire qu'il avait fait ça. On était anéanti", témoigne Steve Kerr. "Le lendemain, je reçois un appel de Michael qui me dit: +je ne sais pas si Scottie va s'en remettre. Ca reviendra toujours le hanter à un moment ou à un autre+", raconte Jackson.
Ving-six ans après, la prophétie de Jordan se réalise en mondovision. "C'était un de ces incidents dont j'aurais espéré qu'il n'arrive jamais, mais si ça devait se reproduire, je ne changerais rien", avoue Pippen.
. La pizza "empoisonnée"
Match N.5 des finales 1997. Jordan, fiévreux et épuisé, réussit néanmoins une performance d'anthologie (38 points) pour une victoire cruciale des Bulls à Utah. Mais le fameux "flu game" (le match de la grippe) n'en était pas un, Jordan ayant en réalité souffert d'une intoxication alimentaire.
"Nous étions à l’hôtel. Il avait faim, et j'ai commandé une pizza. Tout le monde savait où nous logions. Ils sont venus à cinq pour la livrer. J’ai eu un mauvais pressentiment", raconte son ancien préparateur physique Tim Grover. "A 2h du matin, il m’a appelé. Je l'ai retrouvé recroquevillé en position fœtale. 100% sûr que c'était un empoisonnement."
. Le septième titre
"La dernière danse" où la quête d'un 6e et dernier sacre résulta de la décision du manager général Jerry Krause de ne pas reconduire Phil Jackson, puisque celui-ci ne voulait pas reconstruire une équipe autour de Jordan.
Pourtant, ce dernier assure qu'après coup, si les dirigeants avaient demandé à Jackson, Pippen, Rodman et lui-même, de repartir pour un 7e titre, "tous auraient accepté". "C'est rageant, car je sentais que nous aurions pu le gagner."
"Il dit cela. Mais il n'y avait aucune chance pour que Pippen signe un an de plus, sachant qu'un gros contrat l'attendait ailleurs", le contredit l'ancien propriétaire des Bulls Jerry Reinsdorf. Il mentionne aussi un détail oublié: "Personne ne veut s'en rappeler, mais pendant l'intersaison, Michael s'était tailladé un doigt avec un coupe-cigare. Il n'aurait pas pu jouer cette année-là".
Cible idéale, Jerry Krause, mort en 2017, ne peut répondre aux critiques. Mais sa veuve a livré à NBC des extraits de ses mémoires jamais publiées où il explique notamment que "l’âge et la vie dissolue de Dennis Rodman" et "les deux opérations subies par Scottie Pippen" l'obligeaient à renouveler l'effectif.
. Les yeux jaunis
Les images montrant Jordan du temps de sa splendeur tranchent avec celles où il est interviewé chez lui, dans un fauteuil. A portée de mains, un cigare dans un cendrier et un verre de tequila Cincoro, marque dont il est copropriétaire.
Ce qui saute encore plus aux yeux, ce sont les siens, jaunis.
Internet n'a pas manqué de s'en inquiéter, y voyant les signes de problèmes de santé, les associant inévitablement à l'alcool. Ces spéculations résultent en outre d'une mise en scène renvoyant l'image d'un homme seul dans son immense villa, tel un Citizen Kane de la NBA devant parfois lutter avec ses émotions face caméra.