Partager:
C'est le meilleur joueur de la meilleure équipe NBA cette saison: le phénomène grec de 24 ans Giannis Antetokounmpo a emmené son club des Milwaukee Bucks au sommet en saison régulière. Une autorité qu'il doit maintenant asseoir en play-offs.
Antetokounmpo, c'est d'abord un physique hors du commun, même pour un championnat qui regorge d'athlètes spectaculaires: 2,11 m de hauteur pour une envergure de 2,21 m, ses dimensions lui ont valu le surnom de "Greek Freak", le "monstre grec". Grand comme un pivot, rapide comme un arrière et polyvalent comme presque nul autre en NBA.
Résultat: un exercice 2018/19 à 27,7 points, 12,5 rebonds et 5,9 passes décisives par match, de loin les meilleures statistiques de sa carrière. Des chiffres individuels qui, couplés aux 60 victoires en saison régulière des Bucks cette année --meilleur bilan du Championnat 2018/19 devant les ogres de Golden State-- font d'Antetokounmpo un des grands favoris pour le titre de MVP, meilleur joueur de la saison.
"Il y a six ans, lors de ma première année ici, j'ai gagné 15 matches", a-t-il déclaré dimanche, la 60e victoire en poche après un match contre Atlanta. "Maintenant on a quatre fois ce total. C'est énorme. Notre objectif cette saison était d'accrocher les 60 victoires. Il faut vraiment savourer, c'est assez unique".
- Le "Greek Freak" -
Dans son sillage, le "Greek Freak" a tiré vers le haut une équipe de Milwaukee qui avait fini à une honorable 7e place à l'Est l'année dernière, et que personne n'attendait aussi performante.
Un joueur comme Khris Middleton a tellement progressé qu'il a été sélectionné au All-Star Game aux côtés de Giannis, et le meneur Eric Bledsoe, dont la cote était tombée bien bas après son passage aux Suns de Phoenix, a pu se relancer avec panache.
"Cette équipe a réussi une saison très spéciale, je suis très fier de mes joueurs", a estimé l'entraîneur Mike Budenholzer début avril, après une prestigieuse victoire face aux 76ers de Joël Embiid.
Pour sa quatrième participation aux play-offs, les phases finales du championnat, Antetokounmpo va essayer de confirmer les excellents résultats de son club en l'emmenant en finale NBA, au détriment des talentueux Philadelphia 76ers, des expérimentés Boston Celtics et des revanchards Toronto Raptors.
Une étape de plus dans un parcours hors du commun, qui a tout de la "success story" comme on en raffole aux Etats-Unis: né en Grèce de parents immigrés nigérians, Antetokounmpo a vendu à la sauvette des objets de contrefaçons pendant sa jeunesse, pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
- Basketteur sans papiers -
"Pendant vingt ans ils étaient sans papiers", expliquait-il en 2013, au tout début de sa carrière NBA, à un journal local. "C'est très dur de vivre clandestinement pendant vingt ans. Très très dur. Vous avez des enfants, il faut sortir et aller travailler sans papiers. A n'importe quel moment, la police peut vous arrêter et vous renvoyer dans votre pays".
C'est seulement à 13 ans, un âge où les futurs basketteurs professionnels manient déjà la balle orange depuis des années, qu'il est initié à ce sport. Jusqu'à sa majorité, il ne disposait d'aucun papier d'identité et, à quelques mois près, n'aurait pas pu se rendre à la cérémonie de la Draft à New York, où il est drafté en 15e position par Milwaukee.
Très discret en dehors des parquets, il n'a cessé depuis de développer son jeu, récoltant même le trophée du MIP, la meilleure progression, en 2017.
Il est maintenant l'un des joueurs les plus dominants au monde et se paie même le luxe de ne pas être bon à 3 points, l'arme principale de la NBA moderne. Seulement 25% de réussite pour lui dans cet exercice cette année.
Mais le jeune prodige l'a promis, il travaille d'arrache-pied sur son tir extérieur et compte bien progresser. "J'espère que quand on arrivera en play-offs et que ça comptera le plus, je serai capable de mettre quelques tirs", expliquait-il le mois dernier dans un entretien à ESPN.
De quoi donner des sueurs froides à toute la ligue.