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Reims, qui a terminé 6e de Ligue 1 après l'interruption de la saison en raison de la pandémie de coronavirus, pourrait retrouver l'Europe après 57 ans d'absence. Mais le champagne attendra: le club garde la tête froide.
Huitième à la surprise générale la saison passée pour son retour dans l'élite après deux ans à l'étage inférieur, le club champenois a poursuivi sur sa lancée et réalisé un parcours remarquable cette année pour obtenir son meilleur classement depuis 1976.
"Nous accueillons cette 6e place avec toute la retenue et la décence que la situation sanitaire nous impose. Se gargariser d'un classement en cette période serait quelque peu déplacé", a déclaré à l'AFP le président rémois Jean-Pierre Caillot.
"Pour autant, sur le plan sportif, cette place est méritée (...). Nous sommes notamment la seule équipe qui a battu Paris au Parc des Princes, Marseille au Vélodrome et Rennes à l'aller comme au retour", fait-il valoir.
Malgré ce beau parcours, le Stade de Reims n'a pas encore la certitude de retrouver la scène européenne et de renouer le fil de son glorieux passé: deux finales de Coupe des clubs champions perdues face au Real Madrid (1956 et 1959) et une victoire en Coupe latine, mettant aux prises les champions des pays du sud de l'Europe (1953).
- "Clin d'oeil à l'histoire" -
Cette incertitude sur la qualification européenne de Reims tient au flou qui entoure les finales de coupes nationales suspendues, comme le championnat, en raison de la pandémie de coronavirus.
Le club rémois disputera en effet le 2e tour de qualification de la Ligue Europa (C3) si les finales de Coupe de France et de Coupe de la Ligue n'ont pas lieu, ou si elles sont toutes deux remportées par le Paris SG, respectivement contre Saint-Etienne et Lyon.
"Si nous sommes qualifiés, nous jouerons le jeu à fond et sans calcul avec nos forces vives. Si nous ne le sommes pas, nous nous concentrerons sur le championnat et la Coupe de France avec ambition", souligne Jean-Pierre Caillot.
Un retour des joutes continentales au stade Auguste-Delaune serait pourtant une belle récompense pour Reims, dont le dernier match en Coupe d'Europe remonte à mars 1963 et une élimination en quarts de finale de la C1 face au Feyenoord Rotterdam.
"Ce serait déjà un formidable clin d'oeil à l'histoire pour les amoureux de notre sport. Pour nos supporters, la ville et la région ce serait un magnifique cadeau, eux qui ont vu le club renaître de ses cendres depuis sa liquidation en 1991. Enfin, pour nous, au club, ce serait le marqueur d'une progression", estime le dirigeant, président depuis 2004.
L'incertitude ne semble toutefois pas perturber le président rémois et son encadrement sportif dirigé avec succès par David Guion depuis trois ans.
- Sérénité -
Pour la saison prochaine, le club assure qu'il ne déviera pas de sa politique de recrutement et que "la Coupe d'Europe n'est pas un critère pour bâtir un effectif".
Côté départs, les belles performances des joueurs champenois cette saison ont attisé les convoitises et plusieurs seront sollicités, tel l'attaquant Boulaye Dia (23 ans), auteur de 7 buts en 24 rencontres de championnat.
"Comme chaque année, nous déterminerons des bons de sortie, nous aviserons les intéressés et nous nous fierons à cette position. Notre gestion saine nous permet de ne pas céder à la première grosse offre venue", détaille Jean-Pierre Caillot.
L'arrière-garde rémoise, la plus imperméable de L1, sera elle aussi ciblée et notamment le défenseur central Axel Disasi (22 ans) et le gardien serbe Predrag Rajkovic (24 ans), qui a notamment repoussé quatre penaltys cette saison.
Mais le club ne compte pourtant pas s'affaiblir et se faire piller tous ses meilleurs éléments: "Nous sommes sereins et nous allons mettre à profit cette intersaison pour renforcer un effectif déjà compétitif", conclut le président rémois.