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En ouvrant le score et en jouant ses quelques coups à fond, la Géorgie a vendu chèrement sa peau, mais l'ogre espagnol n'en a finalement fait qu'une bouchée (4-1), dimanche, en huitième de finale de l'Euro-2024 à Cologne.
Grâce à ce succès maîtrisé, la Roja gagne le droit de défier en quart de finale les hôtes allemands, qui avaient battu samedi le Danemark (2-0), vendredi prochain, à Stuttgart.
Cinquante minutes, c'est à peu près le temps que le rêve fou des Géorgiens aura duré dans leur premier huitième de finale de leur première grande compétition internationale.
Mais les hommes de Luis de la Fuente ont confirmé l'excellente impression laissée au premier tour avec un jeu bien huilé et qui, sans négliger les phases de préparation, cherche à faire vraiment mal à l'adversaire sans circonvolutions superflues.
Tout juste pourra-t-on leur reprocher leur manque d'efficacité (36 tirs, 13 cadrés), à l'image des multiples gâchis de Lamine Yamal en seconde période.
Alors que tout le monde s'attend à le voir battre le record du buteur le plus précoce dans un Euro, détenu par le suisse Johan Vonlanthen, buteur contre la France à l'Euro-2004 à 18 ans et 141 jours, il doit encore patienter. S'il n'a que 16 ans et 11 mois -- il en aura 17 le 13 juillet, veille de la finale --, il n'a cependant que trois matches au mieux pour écrire l'histoire.
- Le Normand se troue -
Cela n'a en tout cas pas empêché ses coéquipiers de se remettre d'une ouverture du score, forcément contre le cours du jeu, mais qui a donné tout son sel à cette rencontre.
Sur la première incursion géorgienne au-delà de la ligne médiane, après une belle temporisation au milieu du terrain, Georges Mikautadze a décalé le latéral Otar Kakabadze qui a avalé tout l'espace laissé libre sur la droite avant de centrer.
Sous la menace de Khvicha Kvaratskhelia, Robin Le Normand a tergiversé et finalement mis la hanche pour dévier le ballon fuyant au ras du poteau gauche de Unai Simon (0-1, 18e), déclenchant la liesse du stade majoritairement acquis à la cause des "Croisés".
Mais, hormis une tentative depuis le milieu du terrain de Kvaratskhelia (48e) que Unai Simon, beaucoup trop avancé, a été tout heureux de voir filer à côté, la Géorgie a subi la loi d'une équipe qui lui avait déjà infligé un 7-1 et un 3-1 en éliminatoires.
Malgré 9 arrêts encore de Giorgi Mamardashvili, le match a ressemblé bien souvent à du handball, tant la défense des blancs et rouges était recroquevillée sur ses 25 derniers mètres.
Une stratégie compréhensible mais vouée à l'échec face à la qualité des passes, de la vision et des déplacements espagnols.
- Le banc espagnol exulte -
L'égalisation est ainsi venue au terme d'une assez longue séquence de jeu où Nico Williams a trouvé avec une passe lumineuse à ras de terre Rodri, seul dans l'axe, et dont la frappe rasante croisée était imparable (1-1, 39e).
La réaction explosive du banc espagnol, dont la plupart des joueurs se sont retrouvés sur le terrain, montrait le soulagement qu'une égalisation avant la pause leur avait procuré.
A l'inverse, plusieurs joueurs géorgiens sont tombés prostrés sur la pelouse, comme s'ils savaient ce qui allait suivre.
Quand Fabian Ruiz, totalement isolé au second poteau, a smashé un centre de Yamal d'une tête trop puissante pour Mamardashvili, encore sur la trajectoire (2-1, 51e), la messe était dite.
Avec deux jours de repos de moins que leurs adversaires, après leur exploit contre le Portugal (2-0), les hommes de Willy Sagnol ont donné tout ce qu'il leur restait dans le réservoir, mais en vain.
Ils ont bien mérité l'ovation de leurs supporters au coup de sifflet final, et probablement aussi de quelques Espagnols.
Mais Williams et Dani Olmo ont fait admirer leur technique en mouvement, leur lucidité et la qualité de leur frappe pour donner plus d'ampleur à la victoire espagnole (3-1, 75e et 4-1, 83e) et probablement des cauchemars aux supporters allemands.