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Pause familiale, entraînements à l'abri des regards: les Bleus se sont enfermés dans une bulle depuis quatre jours, signe que la tension commence à monter sérieusement à l'approche du 8e de finale de l'Euro-2O24 contre la Belgique, lundi à Düsseldorf (18H00).
Didier Deschamps a utilisé une formule éculée après le dernier match du groupe D contre la Pologne (1-1), mardi: "une autre compétition commence". Le cliché est vieux comme le football mais prend tout son sens à l'issue d'un premier tour à l'enjeu sportif tout relatif puisqu'en raison de la formule à 24 équipes, seules 8 nations sont rentrées à la maison avant la phase à élimination directe.
Les choses sérieuses vont donc enfin débuter et, avec elles, une nouvelle approche dans la préparation des rencontres. D'autant qu'après des parties très rapprochées au premier tour, les joueurs de l'équipe de France disposent de deux jours supplémentaires de repos avant de défier les Diables Rouges.
Mercredi, les Bleus ont eu droit à une journée en famille pour se ressourcer et s'aérer la tête après une entame de tournoi poussive, le capitaine Kylian Mbappé s'étant notamment distingué en se rendant à un bowling de la ville de Paderborn, près du camp de base des Bleus à Bad Lippspringe (Rhénanie du Nord-Westphalie).
Le lendemain, le travail a repris, cette fois avec une intensité bien supérieure par rapport aux séances précédentes. De la concentration, de l'implication et surtout beaucoup plus de justesse technique: les Français sont redevenus subitement très studieux au moment d'aborder les matches couperets.
Deschamps en a également profité pour discuter avec ses joueurs, histoire de remettre les choses à plat et de les remobiliser.
"Il ne nous a pas forcément secoués mais il nous a dit que le plus important c'est ce qui arrivait. Ce qui s'est passé est passé, c'est oublié, et maintenant il faut se concentrer sur le futur", a expliqué samedi le milieu Eduardo Camavinga.
- "Une autre dimension" -
"On a eu un petit moment avec nos familles. Le coach nous a tous pris le lendemain. J'ai eu la sensation qu'on entrait dans une autre dimension. Il n'y a plus de temps pour les calculs. On joue au football pour ça", a abondé samedi le défenseur Ibrahima Konaté.
Autre changement dans les habitudes: depuis vendredi, les entraînements se déroulent à huis clos, seuls les premier quart d'heure étant ouvert à la presse samedi et dimanche.
"On a bien récupéré, la journée d'hier nous a fait du bien en voyant nos familles et nos proches. Physiquement, on est bien", a déclaré jeudi le défenseur William Saliba.
L'expérience incomparable de Deschamps, aussi bien en tant que joueur que comme technicien, n'est pas non plus négligeable pour bien gérer cette transition entre deux périodes de compétition totalement dissemblables. Le sélectionneur est bien placé pour savoir qu'un premier tour raté n'est pas rédhibitoire pour la suite et que rien ne sert de dramatiser à outrance la situation.
C'est sans doute aussi le sens de son discours, qui a pu paraître quelque peu déconnecté de la réalité, après le nul piteux concédé contre la Pologne.
"Je ne suis pas déçu, pas du tout, avait assuré Deschamps. L'objectif était d'aller chercher la première place, on a fait ce qu'il fallait. J'aurais été beaucoup plus inquiet si on n'avait pas eu d'occasions."
"Le coach se sent très bien. Il est comme d'habitude. Il donne des conseils. C'est quelqu'un de très important pour moi et pour l'équipe", a affirmé jeudile défenseur central Dayot Upamecano, balayant les soupçons de distance par rapport au groupe et de nervosité chez le sélectionneur. Jusqu'à lundi au moins, c'est l'union sacrée chez les Bleus.