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Monument du football français, l'AS Saint-Etienne passe sous pavillon canadien avec son rachat par la société Kilmer Sports Ventures (KSV) officialisé lundi au lendemain de sa remontée en Ligue 1.
L'homme d'affaires parisien Bernard Caïazzo, 70 ans, et l'entrepreneur local Roland Romeyer, 78 ans, ont vendu leurs parts dans le club stéphanois, dont Kilmer Sport devient "l'unique actionnaire", a annoncé l'ASSE dans un communiqué.
Le nouveau président du club légendaire sera le Sud-Africain d'origine grecque Ivan Gazidis, 59 ans, considéré comme l'architecte de ce rachat. Président de Kilmer Sports, il a dirigé Arsenal pendant dix ans et l'AC Milan durant quatre années.
"Je sais ce que signifie Saint-Etienne. Je suis très fier de faire partie de ce club historique et d'essayer de le ramener là où il était", a-t-il déclaré lors d'un échange avec l'AFP, en assurant vouloir construire "étape par étape" le retour du club dans l'élite française.
Loin de leur épopée européenne des années 1970, les Verts avaient été mis en vente une première fois en 2018, sans succès. Le processus a été relancé en 2021.
Kilmer Group est une société de Toronto spécialisée dans les placements privés, l'immobilier, le secteur du sport et les médias. Son fondateur, Lawrence Tanenbaum, 78 ans, est impliqué depuis plusieurs années dans le monde du sport (basket, hockey et football), selon le site internet du groupe.
Le magazine Forbes estime sa fortune à 2,5 milliards de dollars et les médias canadiens le décrivent comme l'une des personnes les plus influentes du sport professionnel nord-américain, avec plusieurs succès pour ses équipes ces dernières années.
Le montant de la transaction n'a pas été divulgué mais serait évalué autour de 20 millions d'euros pour les parts sociales.
- "Esprit de famille" -
La nouvelle équipe dirigeante arrive alors que le club stéphanois a acté sa remonté en Ligue 1, deux ans après sa relégation, en obtenant un nul à Metz (2-2) dimanche. Le 30 mai, les Verts avaient gagné 2-1 au stade Geoffroy-Guichard, l'emblématique "Chaudron".
"Je suis très heureux pour le club, son personnel, la ville, Bernard et Roland. Bien sûr, ce n'est pas à notre crédit mais nous arrivons au bon moment", a commenté Ivan Gazidis. "D'un autre côté, notre responsabilité est encore plus lourde", a-t-il ajouté.
"J'ai été favorablement impressionné par ce qui a été construit ici, les équipements sont excellents, les gens surtout ont une culture excellente, avec un véritable esprit de famille tout en étant ouverts et avec le désir de progresser", a-t-il ajouté.
"Mais nous ne faisons pas de grandes promesses qui ne valent que le jour où elles sont dites. Nous allons avancer étape par étape et la première sera le maintien en Ligue 1", a-t-il nuancé.
De son côté, Bernard Caïazzo a souhaité que "le club de (son) cœur retrouve les sommets", se disant "convaincu que la nouvelle direction, qui représente ce qui se fait de mieux dans le football international, va tout mettre en œuvre pour que ce soit le cas".
"Je n’ai jamais voulu céder devant les dossiers +exotiques+ (de reprise) qui ne correspondaient pas à l'ambition que je porte pour l’ASSE", a encore assuré dans un communiqué Bernard Caïazzo, qui avait pris le contrôle du club en 2004, mais n'est plus revenu à Saint-Etienne depuis quatre ans.
La situation économique du club qui affiche un budget de 27 millions d'euros cette saison et un déficit structurel de 15 millions, exige un nouvel élan financier d'ici la fin de la saison, dans une ville déjà touchée au cœur par le démantèlement en cours du groupe de grande distribution Casino, à l'origine de l'ASSE.
Le plus dur désormais sera de confirmer pour le club stéphanois, où le banc de touche reste instable. Son entraîneur Olivier Dall'Oglio devra d'abord renforcer un effectif, pas taillé pour la Ligue 1.
Mais le club peut compter sur la ferveur de ses supporters qui, dernièrement, ont toujours rempli "le Chaudron". Fumigènes, pétards et cris de joie ont d'ailleurs fusé dans toute la ville après le nul à Metz dimanche.