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Le roi est mort, vive le roi ! Le départ de Ferrari fin 2020 du quadruple champion du monde de F1 Sebastian Vettel place Charles Leclerc, 22 ans, en position de N.1 de facto après une saison seulement au sein de la Scuderia.
Si le discours officiel voulait qu'il n'y ait plus de N.1 ou de N.2 chez Ferrari cette année, contrairement à la précédente où l'expérimenté Vettel avait préséance, le rapport de force est désormais inversé.
D'autant que, pour la marque italienne, le Monégasque, deuxième plus jeune pilote de l'histoire du Cheval cabré à son arrivée en 2019, est un investissement de long terme.
Premier pilote formé au sein de la filière de jeunes de la Scuderia à intégrer l'écurie de F1, Leclerc a prolongé en décembre son contrat jusqu'à fin 2024.
Une position privilégiée alors que la plus grande partie de la grille arrive en fin de contrat à l'issue de la saison 2020, dont la F1 espère qu'elle débute en Autriche début juillet, avec quatre mois de retard pour cause de pandémie de coronavirus.
- Conquête -
Entre lutte des générations et histoire d'amour, la conquête de Ferrari par Leclerc n'a pas traîné.
Retour aux essais de pré-saison 2019. Interrogé sur la hiérarchie entre ses pilotes, le nouveau patron de Ferrari Mattia Binotto répond que ceux-ci sont "libres de se battre", mais qu'en cas de "situation ambigüe", Vettel est le "champion".
Choix logique entre le quadruple champion du monde 2010-2013 avec Red Bull, alors âgé de 31 ans (32 aujourd'hui), et un jeune homme entamant sa deuxième saison en F1, la première en rouge.
Mais le Monégasque se découvre plus rapide lors du premier Grand Prix en Australie et se voit refuser l'autorisation d'attaquer son aîné.
Dès la course suivante à Bahreïn, il signe la pole position, dépasse Vettel sans l'accord de leur état-major et n'est privé du succès que par une panne.
C'est lui aussi qui ouvre le compteur de victoires de Ferrari au GP de Belgique, avant d'offrir à la Scuderia son premier succès en Italie depuis 2010.
Et d'achever ainsi de conquérir le coeur de tifosi déjà séduits par cette nouvelle recrue talentueuse, ambitieuse et charismatique, qui se paye même le luxe de parler un italien impeccable.
"En à peine plus de six mois", le Monégasque a "tout conquis: la Scuderia, l'amour du peuple Ferrari et sans doute l'avenir", l'adoubait la Gazzetta dello Sport, par opposition à un Vettel qui, en cinq ans, a échoué à permettre à son écurie de renouer avec les lauriers mondiaux.
- "Un grand honneur" -
Si leur rivalité a culminé en un accrochage au Brésil en fin de saison, les deux hommes "s'entendent très bien", n'a-t-on cessé de marteler chez Ferrari, et le plus jeune a rendu hommage à son aîné sur les réseaux sociaux mardi.
"Etre ton équipier a été un grand honneur pour moi. Nous avons vécu des moments de tension en piste. Des très bons et d'autres qui ne se sont pas terminés comme nous le voulions, mais toujours dans le respect, même si ça n'a pas été perçu comme ça de l'extérieur. Je n'ai jamais autant appris qu'avec toi pour équipier. Merci pour tout Seb", a posté Leclerc.
Se pose désormais la question de qui remplacera Vettel en 2021 et avec quels effets sur le statut du Monégasque.
La piste Lewis Hamilton s'est bien refroidie, le Britannique insistant ces dernières semaines sur son envie de continuer avec Mercedes.
Plus chaudes sont celles de l'Espagnol Carlos Sainz Jr (McLaren), de l'Italien Antonio Giovinazzi (Alfa-Romeo), lui-même produit de la filière Ferrari, ou encore de l'Australien d'origine italienne Daniel Ricciardo (Renault). Même si ce dernier, surtout, n'est pas vraiment de la trempe d'un tranquille N.2...