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Ce "Klassiker", que toute l'Allemagne attendait avec gourmandise, a tourné à l'enfer pour le Borussia, arrivé à Munich en leader du championnat. A la pause, le Bayern avait déjà marqué quatre fois, par Mats Hummels (10e), Robert Lewandowski (17e), Javi Martinez (41e) et Serge Gnabry (43e).
Les joueurs de la Ruhr ont limité les dégâts après la pause, mais Lewandowski a cloué le cercueil à la 89e minute (5-0).
"On a joué de façon catastrophique, on a défendu de façon catastrophique, je n'ai pas d'explication, nous avons mis zéro pression, pas une seule seconde", a soufflé le capitaine de Dortmund, Marco Reus, visiblement touché, au coup de sifflet final.
Du côté Bavarois, c'est la fierté qui dominait: "Nous avions décidé de jouer autrement que nous l'avions fait contre Liverpool (défaite 3-1 en Ligue des champions, ndlr), de montrer que nous étions chez nous, d'emmener le public avec nous, d'être agressifs dès la première minute", a lancé Hummels après la victoire.
Dortmund asphyxié
"Nous les avons mis tout de suite sous pression et nous avons pris le contrôle du match. Cette victoire, avec la manière, c'est vraiment bien", a renchérit son entraîneur, Niko Kovac.
Dortmund n'a pourtant pas été pris par surprise. "Nous savons qu'ils vont attaquer très fort dans la première demi-heure, et il nous faudra faire une grande performance pour tenir le coup", avait prédit avant le match le directeur sportif du Borussia, Michael Zorc.
Mais il ne s'attendait cependant certainement pas à voir son équipage subir une telle tempête!
Dès le coup d'envoi, Munich a asphyxié Dortmund. Les Bavarois ont gagné quasiment tous les duels en milieu de terrain, exercé une pression constante sur la défense, et fait preuve d'une écrasante supériorité dans les airs dans la surface adverse.
Hummels a placé à lui seul, en première période, quatre têtes sur coup de pieds arrêtés, pour un but, une parade spectaculaire de Roman Bürki, et deux ballons juste à côté du cadre. Müller a également obligé le gardien suisse à une manchette réflexe salvatrice. Et Kingsley Coman sur son aile gauche a totalement martyrisé son vis-à-vis, l'international polonais Lukas Piszczek.
Zagadou maillon faible
En face, les joueurs de Lucien Favre n'ont pas réussi à entrer dans le match. Le malheureux Dan-Axel Zagadou, à 19 ans, a été le maillon faible de la défense. Il est coupable sur le deuxième but, avec une passe directement dans les pieds de Lewandowski, qui est allé battre Bürki en face à face.
Favre a mis fin à son calvaire à la pause, en le remplaçant par Julian Weigl.
La deuxième période n'a pas été très différente de la première. Mais Dortmund a resserré les rangs derrière, au moins pour repousser les vagues rouges qui ont continué de déferler.
Avec encore six journées, le championnat est loin d'être joué, même si Dortmund va peut-être avoir du mal à surmonter ce KO. "La saison n'est pas terminée, mais si nous faisons encore des performances comme celle-là, c'est fichu pour le titre", a reconnu à chaud le défenseur suisse Manuel Akanji: "Nous n'avons qu'un point de retard, mais il nous faut faire de meilleures performances".
Munich, qui a désormais son destin entre les mains, devra pour sa part ne pas oublier qu'il a perdu beaucoup de points cette saison contre de "petites" équipes, pas plus tard que la semaine dernière à Fribourg (1-1), où les joueurs n'ont pas mis l'intensité attendue d'un candidat au titre.