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"Un tramway nommé Désir": la pièce de 1947 est-elle toujours au goût du jour?

Cristiana Reali reprend le rôle mythique de Blanche DuBois dans "Un tramway nommé Désir". Ce chef-d'œuvre signé Tennessee Williams, écrit en 1947, sera joué en mars prochain au Théâtre Royal de Mons. Une œuvre classique, mais toujours d'actualité ?

Si le nom "Un tramway nommé Désir" est gravé dans les mémoires, notamment grâce au film culte d’Elia Kazan avec Marlon Brando, l’histoire reste floue pour certains. Cristiana Reali le confirme : "On nous dit souvent que la pièce a souvent été joué, mais pas tant que ça. Le titre est assez connu, mais pas toujours le film".

Dans cette pièce, Tennessee Williams explore les tensions humaines à travers Blanche DuBois, une femme brisée par la vie qui cherche refuge chez sa sœur Stella à La Nouvelle-Orléans."Cette promiscuité va évidemment faire des étincelles. Il y a des moments drôles, des moments sensuels, mais aussi du tragique", résume l’actrice.

Tennessee Williams, le maître des rôles féminins

Avec ce rôle, Cristiana Reali retrouve un auteur qu’elle connaît bien : "Pour moi, c'est un des plus grands auteurs qui écrit pour les femmes. C'est ma quatrième pièce avec lui, et à chaque fois, ce sont des rôles incroyables. Il sait décortiquer l'âme humaine".

Ce rôle lui a d'ailleurs valu un Molière de la meilleure actrice, une reconnaissance qui l’a profondément touchée : "Ça me fait tellement plaisir que ce soit pour ce rôle-là, parce que j'avais voulu le jouer à plusieurs moments de ma vie et ça ne se faisait jamais".

Une œuvre plus actuelle que jamais

Bien que la pièce ait été écrite en 1947, ses thématiques résonnent étonnamment fort en 2024. "Elle résonne complètement aujourd'hui, surtout avec Pauline Susini, la metteuse en scène, qui a 35 ans. Elle a mis en scène la façon dont elle voyait cette pièce, c'est-à-dire qu’elle ne connaissait pas le film. Elle a vu complètement l'actualité d'aujourd'hui : l'emprise, la violence faite aux femmes, la sororité, la solitude, la peur de vieillir", souligne Cristiana Reali.

Cependant, elle note une évolution dans la manière de traiter l’œuvre : "Le film d’Elia Kazan était un chef-d’œuvre pour son époque. Aujourd'hui, je pense qu’on ne pourrait plus faire ce texte-là sous cet angle-là".

Un thriller psychologique

Alors, comment définir "Un tramway nommé Désir" ? Cristiana propose une vision hybride : "À Paris, les personnes disaient qu’on était pris comme dans une série, dans un thriller psychologique. On veut savoir la suite. Même quand c'est fini, on aurait voulu en savoir plus sur Blanche, sur ce qu'elle est devenue".

Rendez-vous donc en mars au Théâtre Royal de Mons pour redécouvrir ce chef-d'œuvre intemporel, revisité avec brio par Cristiana Reali et sa troupe.

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