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Avec "Toc Toc", Daniel Hanssens et Pierre Pigeolet prouvent une fois de plus que déclencher le rire n’a rien d’une improvisation. Entre timing précis, sincérité et travail de précision, ils reviennent sur la complexité de faire rire un public.
Dans la pièce de théâtre "Toc Toc", six patients atteints de troubles obsessionnels compulsifs attendent leur médecin, qui ne vient jamais. Un huis clos où chaque personnage, avec ses obsessions et ses tocs, entraîne des situations absurdes et drôles.
Mais faire rire le public n’a rien de simple, comme l’explique Daniel Hanssens, qui reprend cette pièce qu’il avait déjà jouée il y a quinze ans : "Pour moi, la mécanique la plus difficile au théâtre, c'est vraiment le rire. Il faut un vrai rythme, une sincérité absolue. Si on essaie de faire rire, ça ne fonctionne pas. On fait rire parce que c'est bien écrit et qu'on joue l’histoire".
Un jeu millimétré
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce type de comédie ne laisse aucune place à l’improvisation. Tout est réglé au millimètre, comme le souligne Pierre Pigeolet : "C'est une partition, c'est impossible d'improviser. Si un partenaire oublie une réplique ou une action, on doit s’adapter, mais on revient toujours au texte. On ne peut pas se permettre d’improviser".
Un équilibre fragile qui repose aussi sur l’interaction avec le public : "Le spectateur est un acteur supplémentaire. D’une représentation à l’autre, le public ne réagit pas toujours au même moment, et il faut être attentif à ça", ajoute Daniel Hanssens.
Un défi, même après 30 ans de carrière
Malgré leur longue expérience, le doute reste toujours présent. Pierre Pigeolet confie s’être posé une question essentielle avant de jouer "Toc Toc" : "Est-ce qu’on va parvenir à faire rire autant qu’il y a quinze ans ?" Une interrogation vite dissipée par l’accueil du public : "Je suis étonné, ça cartonne vraiment fort !"
Au-delà de la technique, le plaisir reste au cœur du jeu : "On travaille sans se prendre au sérieux, mais on travaille sérieusement. Sur scène, c'est un vrai bonheur. Quand on commence, on sait qu'on va passer 1h30 de plaisir ensemble. Et sentir les gens rire comme ça, c'est magique", conclut Daniel Hanssens.