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R. Kelly, artiste déchu du R&B condamné à 30 ans de prison pour des crimes sexuels sur des adolescentes et coupable de pédopornographie, a vu vendredi sortir un album inédit, alors qu'il est incarcéré, sur les plateformes Spotify et Apple Music, disque que la presse spécialisée a qualifié d'enregistrement pirate.
C'est le média TMZ qui, le premier, a affirmé que Robert Sylvester Kelly, 55 ans, emprisonné à New York, avait mis en ligne l'album "I Admit it" - 13 titres dont le morceau éponyme de 19 minutes déjà publié en 2018 sur SoundCloud.
Spotify n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP et, quelques heures après l'article de TMZ ainsi qu'un autre de Hollywood Reporter, le disque n'était plus disponible sur aucune des deux plateformes de musique en ligne, a-t-on constaté.
Un représentant du propriétaire des droits de R. Kelly Sony Music, interrogé par le média Variety, a assuré que cet album brièvement disponible sur les plateformes avait été rendu public de manière officieuse, c'est-à-dire selon Variety qu'il s'agissait d'un enregistrement "pirate" sorti sous le manteau.
Une avocate de R. Kelly, Jennifer Bonjean, a d'ailleurs affirmé, toujours auprès de Variety, que ni le chanteur ni son entourage n'étaient derrière cet événement, et que son client s'était "fait dérober sa propriété intellectuelle".
Le chanteur, mondialement connu pour son tube "I Believe I Can Fly" et ses 75 millions de disques vendus, avait été reconnu coupable en septembre 2021 à New York d'avoir piloté pendant trois décennies un "système" d'exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes. Pour ces crimes sexuels, le tribunal fédéral de Brooklyn l'avait condamné à 30 ans de réclusion.
Et en septembre dernier, un tribunal de Chicago (Illinois) l'a reconnu coupable de production de pédopornographie et détournement de mineur. Il pourrait être condamné à une peine de "10 à 90 années de prison", selon le procureur fédéral de l'Illinois.
Les procès contre R. Kelly sont considérés comme une étape majeure du mouvement #MeToo: c'est la première fois que la majorité des plaignantes sont des femmes noires accusant un artiste noir et obtenant justice.
Pendant des décennies, le succès de R. Kelly avait été terni par des soupçons de violences sexuelles, objets de rumeurs persistantes. Il était longtemps parvenu à les faire taire avec des accords financiers prévoyant des clauses de confidentialité.