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Dieudonné devrait être à "sa place" dans un asile: l'avocat Richard Malka poursuivi

Dieudonné M'Bala M'Bala a poursuivi jeudi pour injure Richard Malka, avocat notamment de Radio France, qui avait déclaré, en incise lors d'une interview, que la "place" du polémiste devrait être "dans un asile".

Ces propos ont été tenus le 27 décembre 2013 sur l'antenne d'iTÉLÉ. A l'époque, la question de l'interdiction du spectacle de Dieudonné était au coeur de l'actualité. Sur les planches, l'humoriste controversé, condamné à plusieurs reprises pour des propos antisémites, déclarait notamment "Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage". Propos qui lui ont également valu d'être condamné depuis.

Si le journaliste de France Inter n'avait pas personnellement porté plainte, Radio France, par l'intermédiaire de Me Malka, avait signalé ces propos au parquet.

Dans l'interview sur la chaîne d'information, l'avocat évoquait l'impact des spectacles de Dieudonné sur son public: "Si Dieudonné était dans un asile, ce qui devrait être sa place, ou avec 25 personnes devant lui, ça ne poserait pas de problème. Le problème de Dieudonné, c'est le public de Dieudonné".

A ce moment-là, a expliqué Richard Malka devant le tribunal correctionnel de Paris, il avait en tête le négationniste Robert Faurisson, que Dieudonné a fait monter sur scène, ses spectacles qui donnent "envie d'aller aux toilettes et de vomir".

Mais dans son esprit, a-t-il poursuivi, pas de colère: "Si je vais sur ce chemin-là, alors il a gagné". Il se dit "pauvre homme, en fait il est malade, je préfère croire qu'il est malade. On n'a pas de haine envers quelqu'un qui est malade". Dieudonné est "obsessionnellement antisémite", "oui, c'est de la folie", a poursuivi l'avocat, "M. M'Bala M'Bala a fait des ravages dans ce pays".

Cette phrase était "un petit coup de patte, je l'assume", a expliqué Richard Malka.

Occupé par deux spectacles simultanés, Dieudonné est néanmoins arrivé en cours d'audience, en bermuda, pour expliquer qu'il aimerait "qu'on cesse" de faire de lui "un représentant de la haine". "Je suis passé à autre chose", assure-t-il.

Face aux propos qu'il poursuit, Dieudonné affirme qu'à travers cette phrase, il a eu le sentiment qu'il était "devenu une chose", comme les "esclaves pendant 400 ans".

Dans sa plaidoirie, l'avocat de Dieudonné, Sanjay Mirabeau, qui demande un euro de dommages et intérêts, a employé une analogie entre son client et une prostituée qui n'aurait pas le droit de porter plainte pour viol.

Selon lui, c'est un moment où Me Malka, spécialiste du droit de la presse, "s'est oublié", où "l'avocat rock'n roll" fait "une fausse note".

S'en prenant vivement à un Dieudonné qui, au regard de ses propos sur Patrick Cohen, "regrette la disparition des chambres à gaz", Georges Kiejmann, avocat de la défense, a estimé que Richard Malka s'est en fait montré "indulgent" en évoquant "la conduite irresponsable d'un homme malade".

Prenant la parole en dernier, Richard Malka a dit sa crainte, s'il était condamné, que le tribunal envoie un "signal global", qu'à "travers cette affaire, la peur s'installe quand il s'agit de répondre à des propos qui sont graves pour notre société".

Délibéré le 8 juillet.

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