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Sarah Obama, que l'ancien président américain Barack Obama considérait comme sa grand-mère, est décédée lundi matin à l'âge de 99 ans dans un hôpital de Kisumu, dans l'ouest du Kenya.
"Elle a rejoint le Seigneur. Elle est décédée ce matin" à l'hôpital Jaramogi Oginga Odinga de Kisumu, a déclaré à l'AFP sa fille Marsat Onyango.
"Sarah Ogwel Onyango Obama, que beaucoup de gens appelaient affectueusement +Mama Sarah+, était pour nous Dani ou Granny", a expliqué Barack Obama dans un communiqué.
Évoquant cette femme qui a, au cours de sa vie, été témoin de "changements spectaculaires à travers le monde" et a vu "l'un de ses petits-fils devenir président des Etats-Unis", il a souligné à quel point elle était restée fidèle à elle-même.
"Forte, fière, travailleuse, (...) pleine d'humour et de bon sens, elle n'a jamais changé", a-t-il ajouté.
"Elle va nous manquer terriblement mais nous célébrons avec gratitude sa longue et remarquable vie".
Le porte-parole de la famille, Sheikh Musa Ismail, a précisé qu'elle n'était pas décédée du Covid-19.
"Elle a été testée et elle n'était pas une patiente Covid. Elle était malade depuis une semaine. Hier (dimanche), son état s'est détérioré, elle a été transportée en urgence à l'hôpital et placée en soins intensifs. Et elle est décédée ce matin", a-t-il expliqué.
Née en 1922 sur les rives du lac Victoria, elle fut la troisième femme de Hussein Onyango Obama, grand-père paternel du président américain. Ce praticien traditionnel, notable local, ancien combattant de l'armée britannique en Birmanie est décédé en 1975.
Bien qu'il n'ait aucun lien de sang avec Sarah, Barack Obama a souvent fait savoir qu'il la considérait comme sa grand-mère et lui a rendu plusieurs visites.
Au Kenya, "Mama Sarah" était devenue une célébrité nationale après une visite en 2006 de son petit-fils par alliance, qui n'était alors que sénateur de l'Illinois.
- Porridge et beignets -
Sa vie simple dans la campagne kényane avait basculé en novembre 2008 avec l'élection de Barack Obama à la présidence.
La vieille dame, légèrement voûtée, au sourire large et chaleureux, a dû cesser ses distributions habituelles de porridge chaud et de beignets dans la cour de récréation de l'école primaire de Nyang'oma Kogelo, voisine de sa maison.
Sa modeste demeure dans le village de Kogelo, situé à 500 kilomètres au nord-ouest de Nairobi près de la frontière ougandaise, est devenue une attraction touristique, bientôt protégée par des barbelés et des gardes.
En 2009, le gouvernement kényan a officiellement décrété Kogelo patrimoine national protégé.
Ces dernières années, Barack Obama l'avait rencontrée, ainsi que sa famille, en 2015 dans la capitale Nairobi lors d'une visite présidentielle au Kenya. Il lui avait rendu également visite en 2018, cette fois à Kogelo, après la fin de son mandat.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a salué dans un communiqué "une femme forte et vertueuse, une matriarche qui a uni la famille Obama et était une icône des valeurs familiales".
"C'était une philanthrope aimante et appréciée qui a gracieusement partagé le peu qu'elle avait avec les moins fortunés de sa communauté", a-t-il ajouté.
Après l'élection de Barack Obama, elle avait mis sa notoriété au service d'ONG et d'organisations internationales.
Camp Maradona, une ONG principalement financée par l'ex-star du football argentin Diego Maradona luttant contre la malnutrition par le sport, en avait fait son ambassadrice de bonne volonté.
Elle avait apporté aussi son soutien à la Campagne panafricaine d'éradication de la trypanosomiase africaine et de la mouche tsétsé, appuyée par l'Union africaine (UA).
Elle sera enterrée à Kogelo mardi matin selon le rite musulman, a indiqué Sheikh Musa Ismail.