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Attention aux escrocs sur le Marketplace de Facebook: Magali a failli donner ses codes bancaires en vendant des meubles de sa grand-mère décédée

Notre témoin de Waudrez (Binche) était à deux doigts de fournir des combinaisons en provenance de son Digipass. "Mais j'ai tiqué", nous a-t-elle confié, souhaitant cependant rendre publique son expérience afin que certaines personnes moins méfiantes ne se fassent arnaquer.

Ces dernières années, les plateformes de vente d'objets de seconde main se sont multipliées. Il y a 10 ans, tout le monde passait par eBay. Entre-temps, 2ememain est devenu très populaire en Belgique, mais il a été concurrencé par un acteur inattendu: Facebook.

Le réseau social le plus populaire au monde (environ 2 milliards d'utilisateurs) a lancé son Marketplace en 2016, et il a un gros avantage par rapport aux autres sites: les acheteurs ou vendeurs sont, dans la théorie, de "vraies" personnes. Dans la pratique, hélas, il est tellement simple de se créer un faux compte que les escrocs y opèrent incognito.

Magali a failli se faire avoir et tient à partager sa mauvaise expérience car "il faut que tout le monde connaisse cette grave arnaque", nous a-t-elle écrit via le bouton orange Alertez-nous.

Les meubles de sa grand-mère

Notre témoin de 47 ans a récemment perdu sa grand-mère. Après la période de deuil, elle a aidé sa famille à vider son habitation. "J'ai mis en vente ses meubles sur Marketplace", à savoir des chaises, une table, un buffet et d'autres meubles assez anciens.

Sur cette plateforme de Facebook, n'importe quel utilisateur peut vendre, gratuitement, des objets. Les annonces créées sont publiques: n'importe quel utilisateur Facebook peut donc entrer en contact avec le vendeur pour en savoir plus.

Faux profils Facebook

Sur sa page d'aide, Facebook donne plusieurs conseils pour acheter et vendre en toute sécurité. Mais il n'ose pas évoquer le problème principal: le fait qu'il existe d'innombrables faux comptes, utilisés pour entrer en contact avec des victimes et les arnaquer.

L'arnaque classique "via un compte DPD"

"Un monsieur m'a contacté, il était très intéressé". Un certain Denis Volkov. Son profil Facebook est très sommaire: il habite Anvers et travaille à "La Banque Postale", qui est une entreprise française, inactive en Belgique. Le mélange 'Nom russe + habitant en Flandre + travaillant en France': ça ressemble fort à un faux compte, mais Magali n'était pas trop méfiante, et surtout très contente de trouver un acheteur potentiel.

Cet acheteur fait semblant de s'intéresser aux meubles, puis n'essaie même pas de négocier le prix. Il n'a qu'une seule exigence: "Il me demande de faire passer l'achat par DPD (une entreprise de livraison de colis). Et j'accepte". Magali fournit toutes ses coordonnées à l'acheteur (adresse, numéro de téléphone, etc).

Il s'agit d'une arnaque assez classique: l'escroc utilise le nom d'une entreprise de livraison (DPD, DHL, UPS, etc, voir l'exemple de Fabian) et fait croire à sa victime qu'il faut créer un compte pour recevoir le colis. Pour appuyer son argument, l'escroc envoie un email au nom de DPD, avec les données personnelles fournies :

Au même moment, il téléphone à Magali, peut-être à l'aide d'un numéro de téléphone "loué" (on en a parlé dans cet article). Et il insiste pour qu'elle créé son compte. Dans la conversation parallèle avec le soi-disant Denis Volkov, celui-ci tente de la mettre en confiance:

"Je suis à la police, ma carte est déjà bloquée, con****"

Notre témoin de 47 ans, originaire de Waudrez (une section de la commune de Binche, dans le Hainaut), n'a heureusement pas été jusqu'au bout. Mais elle a été loin. "Au téléphone, il m'a demandé mes coordonnées bancaires (numéro de cartes, etc). Je les ai données".

Avec un numéro de carte de banque, on ne sait pas voler de l'argent. "Quand ils m'ont demandé de signer avec mon lecteur de carte (type Digipass), j'ai tiqué". Magali a alors un dernier échange sur Messenger (la messagerie instantanée de Facebook) avec le faux acheteur :

"Vous avez pris votre lecteur ?"

"Oui, et je suis à la police. Ma carte est déjà bloquée. CON****, je vous emmer**"

 

Si Magali s'est rendu compte juste à temps de l'arnaque, tous les jours, des personnes moins méfiantes se font avoir avec cette vieille stratégie: faire croire que l'objet peut être vendu à un bon prix, inventer la création d'un compte auprès du livreur, essayer d'obtenir des combinaisons du lecteur de carte bancaire pour accéder au compte en banque et transférer de l'argent.

Nos conseils sont donc toujours les mêmes: quelle que soit la plateforme utilisée pour acheter ou vendre, vérifiez autant que possible l'authenticité du compte de la personne avec qui vous êtes en contact (identité, localisation, etc), et surtout privilégiez les ventes/achats dans la région, avec remise et paiement en mains propres (dans un lieu public, avec si possible un ami présent, de jour, etc).

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