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Cyril Evrard brille sur l'eau depuis quelques années. Agé d'à peine 16 ans, l'habitant de Waret-la-Chaussée (Éghezée), dans la province de Namur, s'est déjà forgé un sacré palmarès. Son talent est indéniable pour le monde de la voile belge. En décembre dernier, la fédération francophone de voile l'a une nouvelle récompensé en lui remettant "le Safran de planche à voile", lors d'une cérémonie qui rassemblait les meilleurs marins de l'année 2019. Champion du monde dans sa catégorie l'an dernier, il fut 11e de l'Euro U17, champion de Belgique U17 et vice-champion de Belgique U21.
Sa victoire le 6 janvier dernier, lors de la première manche du championnat du monde junior de planche à voile (en slalom), organisé à Almerimar (Sud de l'Espagne), ne fait que confirmer son ascension.
Pour en arriver là, le jeune Cyril n'a pas calculé ses efforts et les heures d'entraînement, loin de là.
Son papa lui a appris les bases
A 5 ans, son papa lui fait découvrir la planche à voile et lui enseigne les bases d'un sport qui va guider sa vie. "A cet âge-là, c'était pour le plaisir, quand on partait en vacances. Ce n'est qu'à dix ans que j'ai participé à mes premières compétitions. C’est là que j’ai accroché le plus et que j’ai voulu continuer", raconte-t-il.
Son premier résultat: une 4e place aux championnats de Belgique pour les enfants.
Très motivé, il va intensifier ses entraînements aux Lacs de l'Eau d'Heure où il sent rapidement une évolution à tous les niveaux.
"Je me suis alors remis dans les compétitions vers 12-13 ans et j’ai plus jamais arrêté. C’était devenu compétition, entraînement, compétition, entraînement…", confie-t-il.
Cyril met tout de son côté pour atteindre le meilleur niveau possible. Il intègre la Fédération Francophone du Yachting belge, qui le soutient lors de chaque compétition. "C’est là où j’ai obtenu une licence pour pouvoir participer à des compétitions. Je fais aussi partie du Royal ULYC (Royal University of Louvain Yacht Club), un club de voile établi à Louvain-la-Neuve."
©Instagram/Cyril Evrard
En Belgique, on n'est pas gâté au niveau du vent
Pour participer à des compétitions, le windsurfeur belge va également beaucoup voyager, notamment aux Pays-Bas et en France.
"Pour les entraînements, on va plus sur les Pays-Bas car le vent est meilleur qu’en Belgique, où on n’est pas fort gâté. En fonction de l’orientation du vent, on choisit parfois plus le nord ou le sud de la Zélande", explique-t-il.
En compétition, il participe aux épreuves de vitesse et de slalom. "En vitesse le but est de faire le meilleur record sur une distance, sur 250 mètres ou 500 mètres. Tandis que le slalom consiste à faire un parcours entre des bouées. Le slalom est plus technique. En vitesse, il faut être plus lourd et avoir de la force. En slalom, il faut de la force et de la technique. Ce que je commence à bien aimer et c’est plus le futur de la discipline. Pour devenir professionnel, c’est vers cette voie-là qu’il faut se diriger", indique-t-il.
©Instagram/Cyril Evrard
A 14 ans est intervenu son premier fait d'armes. Lors des championnats du monde de planche à voile à Fuertenventura (île des Canaries, en Espagne), Cyril a décroché le titre de champion du monde de vitesse U16.
Deux ans après cette victoire, qui a mis en lumière sur ses capacités, il continue d'évoluer à un niveau international avec brio.
Les plus grands participent à ces rendez-vous
Passé dans la catégorie U20 alors qu'il n'a que 16 ans, l'Éghezéen a surpris le monde professionnel de la voile lors de la première manche du championnat du monde organisé début janvier, sur quatre jours, à Almerimar.
"La compétition U20 était une découverte. Je n’y allais pas du tout pour faire ce résultat-là. Je connaissais les autres concurrents (35 participants au total) qui sont assez forts et qui ont 19-20 ans. J’allais là pour évoluer et prendre mes repères. J’étais le seul belge", raconte-t-il. "La compétition en slalom à laquelle j'ai participé, a duré 4 jours, dont un seul avec du vent, malheureusement. On a su faire 4 courses dont une où j’ai fait un petit crash. Sinon j’ai été constant et je me suis fait plaisir." Avec à la clé une première victoire qui a marqué les esprits. Si le calendrier complet du championnat mondial junior doit encore être déterminé et complété, Cyril Evrad sera attendu au tournant. "En Espagne, c’était une belle victoire car la compétition est organisée par la PWA (professionnal windsurfing association). Les plus grands participent à ces rendez-vous. Je regardais les vidéos quand j’étais petit et ça me donnait envie. C’est médiatisé, c’est partagé dans les médias et les réseaux sociaux. C’est super."
©Instagram/Cyril Evrard
"C’est un énorme investissement en temps. Je le conduis partout. Mes horaires au boulot sont organisés pour pouvoir l’accompagner les mercredis. En septembre et octobre, on allait par exemple tous les week-ends aux Pays-Bas, du vendredi au dimanche soir. Tout ça, sans compter les compétitions. Il est jeune donc il a besoin qu’on le soutienne dans son travail", souligne-t-elle.
L’investissement financier est important également. "C’est l’essence, les péages d’autoroute quand on va en Espagne, les appartements... Ça, c’est juste pour une compétition. Sans compter le budget pour le matériel. En sachant qu’en slalom, ils ont plusieurs planches (adaptées en fonction du vent). Il faut prévoir un budget total de quelque 20.000 euros par an", précise-t-elle.
Des aides importantes proviennent des marques qui soutiennent "fortement" Cyril. "Comme il fait des résultats, elles lui font des prix par exemple sur les planches. La fédération de voile aide également", ajoute Rita Lallemand.
S'il fait la fierté d'Éghezée, Cyril apporte aussi une bonne dose de bonheur à sa famille. "On est super content de ce qu'il fait et surpris de son dernier exploit. Il bosse beaucoup pour. Il est hyper déterminé. Il a son projet et son objectif en vue. Il s’entraîne beaucoup sur l’eau. Il y est tout le temps. Son travail a payé."
©Instagram/Cyril Evrard