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"Des wallabies en vente dans une jardinerie, pseudo animalerie. On marche sur la tête", dénonce Aurélie fin juin via notre bouton orange Alertez-nous. Et elle n’est pas la seule à témoigner son indignation. "Je vois avec effarement que Famiflora Mouscron vend deux wallabies. Je suis loin d'être la seule à être choquée", déplore également Mary.
Il y a quelques semaines, la publication sur Facebook de l’arrivée de deux marsupiaux dans ce magasin situé à Mouscron ne passe en effet pas inaperçue. De nombreuses personnes réagissent à cette annonce en écrivant des commentaires négatifs. "Je m’en suis donc rendu compte via les réseaux sociaux, je n’ai pas été sur place. Les gens sont choqués et furieux. Il y a plus de 1.300 commentaires", souligne Aurélie.
"C’est une grande première"
Cette habitante de Rumillies est une cliente régulière de cet énorme centre de jardinage qui vend non seulement des plantes, du mobilier pour jardin, des articles de décoration intérieure mais également des animaux. "Ils ont des lapins, des poissons, des poules mais de tels animaux, je trouve cela un peu énorme. C’est une grande première", confie cette propriétaire de trois chats et deux chiens.
La présence de ces animaux originaires d’Australie est effectivement une nouveauté. "C’est la première fois que nous vendons des wallabies. Nous sommes en contact avec différents éleveurs de la région et nous avons été en contact avec un éleveur de wallabies. On s’est alors dit que ce serait une opportunité pour Famiflora", explique Fabien Sobiecki, marketing manager.
"Je m'interroge sur la légalité de ces ventes"
"Je m'interroge sur la légalité de ces ventes. Que font ces animaux dans une animalerie qui n'y connait strictement rien. Ils vont être achetés par des hurluberlus", demande Mary.
Tout en rappelant que Famiflora est non seulement une jardinerie mais aussi une grande animalerie, le marketing manager assure que l’enseigne respecte bien la législation. "Tous les animaux que nous proposons dont tous des animaux autorisés à la vente par les autorités belges. Même pour le wallaby. Ce n’est pas un animal qui est interdit à la vente en Belgique", souligne Fabien Sobiecki.
Une liste des mammifères et des reptiles pouvant être détenus
Le code wallon du bien-être animal fixe une série de conditions pour le commerce d’animaux de compagnie. Il est par exemple interdit de vendre des animaux à des enfants de moins de 16 ans sans l’accord de leurs parents ou de commercialiser des animaux malades, importés frauduleusement ou encore non sevrés.
Par ailleurs, seuls les animaux qui peuvent être détenus par des particuliers peuvent être proposés à la vente. Le gouvernement wallon a ainsi dressé une liste "positive" de mammifères et de reptiles pouvant être détenus. Plusieurs critères doivent être respectés. L’espèce animale doit notamment être facile à détenir et à loger, sans que ses besoins physiologiques, éthologiques et écologiques essentiels soient affectés. L’animal ne peut pas être agressif ni comporter un danger pour la santé humaine. Le "wallaby de Benett" figure en premier sur la liste des mammifères.
J’ai l’impression que n’importe qui peut les acheter sur un coup de tête
Comme Mary, Aurélie doute toutefois des conditions de détention et de vente de ces wallabies. "Ils se trouvent à côté des poules dans des espèces d’écorces de bois avec un peu de paille. C’est vraiment un petit enclos. On n’a pas l’impression que c’est adapté", estime la cliente. "Et puis, tout un chacun ne peut pas détenir ce genre d’animal. Cela demande quand même des soins spécifiques, on ne parle pas d’un poisson rouge. Et là j’ai l’impression que n’importe qui peut les acheter sur un coup de tête", ajoute-t-elle.
Le manager assure que Famiflora veille au bien-être animalier. "C’est une valeur sure chez nous. L’espace dont les wallabies disposent est temporaire. Il est adapté et correspond aux règles", indique Fabien Sobiecki.
"Chez nous, ce n’est jamais une vente à tout prix"
Il souligne également que le personnel dédié à l’animalerie est compétent et investi. "Ils s’occupent des animaux tous les jours. Pour eux, ce sont un peu comme leurs enfants. Ils ne vont pas les mettre dans une caisse pour les vendre au premier venu, comme c’est le cas sur les sites de vente en ligne", explique le manager. "Nous avons un personnel spécialisé qui peut dialoguer avec les clients et évaluer la situation. Nous ne vendons pas toujours. Si on voit que c’est un client qui n’a pas assez de connaissances ou qui veut acheter un animal pour se vanter, il ne l’aura pas", soutient Fabien Sobiecki.
En ce qui concerne les wallabies, des acheteurs potentiels ont rapidement marqué leur intérêt. "Le lendemain de leur arrivée dans notre magasin, nous avons déjà eu des contacts avec des personnes qui possèdent six wallabies chez eux et qui pensent en acheter d’autres", indique le manager qui précise qu’ils ne veulent pas les séparer. "C’est un couple qui est ensemble depuis longtemps. On ne va donc pas les vendre séparément. Chez nous, ce n’est jamais une vente à tout prix".
Et dans ce cas, le prix à payer n’est pas négligeable. Les deux wallabies coûtent 1.600 euros.