Aujourd'hui lorsque l'on demande aux jeunes un mot pour évoquer les cafés du Carré à Liège, ce n'est plus 'la fête' qui arrive en premier. "C'est le mot 'danger'. En tout cas pour le moment. Avant c'était surtout faire la fête, aller voir des amis, boire, mais pour le moment c'est pas assurant", dit une étudiante à notre micro. "Quand je voyageais de café en café c'était au moins avec une personne avec moi. Maintenant je n'y vais plus", confie une autre. "Avec le Covid ticket c'est un peu compliqué. Maintenant, avec toutes ces histoires, ça donne encore moins envie d'y aller", admet une troisième fille interrogée.
Si globalement l'insécurité diminue dans le Carré, les vols avec violence ont doublé. "On est sur des vols avec violence, des bagarres par exemple, avec l'utilisation de couteau. On est sur des faits où il y a de plus en plus notamment d'armes blanches qui sont exhibés et clairement où les conséquences sont plus importantes", rapporte le commissaire Antoine Sindaco que nous interrogeons au centre de gestion des caméras, les "yeux de la ville de Liège" comme il les décrit.
Selon Sylvain Georges, cafetier dans le quartier, certaines personnes seraient plus irascibles. "Les gens n'acceptent plus qu'on leur dise de faire attention, de sortir avec un gobelet, de ne pas fumer à l'intérieur. Tout s'envenime très très très rapidement" déplore-t-il.
Les 200 caméras de surveillance permettent aux forces de l'ordre de réagir rapidement. Plusieurs dizaines de policiers sont présents chaque soir dans le Carré et des agents de police supplémentaires vont être déployés dans les rues et ils mèneront notamment davantage de contrôles d'identité. En attendant, le commissaire Antoine Sindaco conseille aux jeunes de "rester toujours en groupe si possible, de ne pas boire jusqu'à perdre la raison, essayer peut-être aussi de se réfugier dans un café lorsque il y a un problème."