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Dans la région de Verviers, des bénévoles qui viennent en aide aux sinistrés des inondations ont décidé de réquisitionner des logements sociaux inoccupés. Pour eux, il n'est pas normal que ces bâtiments restent vides alors qu'ils peuvent abriter les sinistrés qui cherchent un logement. Certains d'entre eux s'y sont d'ailleurs installés ce lundi.
Une maison dans laquelle nous nous sommes rendus est vide depuis trois mois. Quelques bénévoles ont choisi de forcer la porte pour y installer des personnes qui ont besoin d'un logement. L'endroit a juste besoin d'un rafraîchissement.
Pour la société de logements sociaux qui en est propriétaire, elle est vide parce qu'elle est en travaux. "Quand on voit qu'il n'y pas vraiment de plan d'urgence qui a été fait, qu'il n'y a pas eu d'appel d'offres pour une rénovation qui traîne, et qu'il y a tellement de bâtiments qui sont vides alors qu'il y a des sinistrés réellement en danger médical et psychologique, je pense qu'à un moment, il faut arrêter de jouer", dit François Dvorak, un bénévole.
L'immeuble de Jacqueline au centre de Verviers a été inondée au rez-de-chaussée. La moisissure et ses soucis de santé ne font pas bon ménage. "J'ai été opéré il y a trois ans et aussi au mois d'octobre de l'année passée. Ce n'est plus possible pour moi et je n'en peux plus."
Cette maison vide depuis trois mois, elle ne comprend pas. "C'est triste d'en arriver là. Je pense à tous les autres, pas qu'à moi", ajoute-t-elle.
Jacqueline partagera la maison avec Kelly et ses deux enfants. Cela fait 9 mois qu'elle est sur liste d'attente pour un logement social sur Verviers et qu'elle dort de gauche à droite. Cette occupation forcée, elle en accepte les risques.
"Je trouve ça illégal aussi de nous laisser dehors sans rien. C'est une façon de se battre. C'est peut-être illégal, mais on a plus choix", estime Kelly
"Nous ce qu'on leur demande, c'est un contrat de bail pour ces personnes et qu'elles payent un loyer dans cette maison. Cela, il n'y a aucun souci. On n'est pas venu pour squatter", ajoute François Dvorak
17h30, le directeur de Logivesdre, la société de logements sociaux, est venu constater l'occupation des lieux. "Ils vont prendre un logement qui était peut-être à attribuer à quelqu'un d'autre, qui attend dans les règles", indique Gilbert Schaus. "Ici ce n'est pas dans les règles. C'est toujours gênant car à partir du moment où on ouvre les portes à tout, il faut s'attendre à ce que les choses ne se passent pas correctement. Il y aura de toute façon des personnes qui seront lésées."
Les nouvelles occupantes seront-elles expulsés? Y-a-t-il une place pour la négociation? Rien de sûr pour le moment. En attendant, d'autres bénévoles apportent des tables, des chaises, des lits,... En espérant que cette première nuit ne soit pas la dernière.