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"Insupportable", "Déshumanisant", "À vomir" : les réactions affluent face aux images de Juifs orthodoxes grossièrement caricaturés lors du carnaval d'Alost, ce dimanche. Le Comité de coordination des organisations juives de Belgique est révolté. "Ça ravive beaucoup de choses", dénonce Véronique Lederman, membre du comité. "C'est blessant, humiliant... On est dans la provocation, la stigmatisation. Rien du message véhiculé au carnaval d'hier n'est justifiable."
Ce matin, Unia, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, avait déjà reçu une vingtaine de plaintes concernant le carnaval d'Alost. Il en fait une priorité. "On va aussi avoir une concertation avec le parquet et la police puisque nous avons préparé les choses avant le carnaval avec le magistrat de référence au niveau du parquet", détaille Patrick Charlier, directeur d'Unia. "Au niveau de la police, on fera le point pour voir s'il y a des éléments qui seraient éventuellement une infraction à la loi contre le racisme."
Des réactions jusqu'en Amérique
Le carnaval fait parler de lui à travers le monde : le Comité juif américain est lui aussi choqué et demande une condamnation. David Schwammenthal, président du bureau européen du comité juif américain, s'est exprimé par voie de communiqué. "Tous les yeux sont en ce moment tourné avec ont vers la Belgique alors que les autorités flamandes et fédérales ont refusé d'empêcher cette démonstration publique et grotesque de haine antisémite et dans certains cas la soutiennent même ouvertement. L'Union européenne devrait ouvrir une enquête."
Du côté d'Alost, on continue à défendre cet événement, regrettant l'incompréhension autour de la mentalité des habitants de la région et de l'approche du carnaval à Alost.
Le Consistoire central israélite de Belgique appelle quant à lui au calme et au dialogue. "Le dialogue permettrait de mieux faire prendre conscience de ce qu'ils ont fait hier et du fait qu'il faut avoir une attitude respectueuse envers toutes et tous, quelle que soit l'appartenance religieuse, ou non-appartenance religieuse", précise Philippe Markiewicz. "Dans une démocratie éclairée, il y a une certaine manière de se comporter."
Ouverture, échange et sensibilisation... dans l'espoir d'éviter un troisième scandale l'an prochain.