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Toujours aucune trace de Jürgen Conings. Ce militaire de 46 ans, probablement armé et donc jugé dangereux, est activement recherché depuis le 17 mai dernier. L'homme a menacé de s'en prendre à des symboles de l'État, à une mosquée ainsi qu'à des personnalités, dont le virologue Marc Van Ranst.
Durant plusieurs jours, des centaines de policiers et de militaires ont été déployés dans et autour du parc national de la Haute-Campine où il pourrait s'être retranché. Des policiers allemands ont été dépêchés en renfort. Les fouilles de la réserve naturelle dans le Limbourg ont finalement été arrêtées, sans donner de résultat.
Ce dimanche, le procureur fédéral a lancé un appel à Jürgen Conings par l'intermédiaire des médias.
> Voici toutes les dernières informations dont nous disposons ce dimanche
Le procureur envoie un message à Jürgen Conings
Le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw a appelé Jürgen Conings à contacter une personne de confiance, dimanche, dans un message vidéo diffusé sur les chaînes belges. "Ces derniers jours, nous avons tous été très occupés par la recherche de Jürgen Conings. Sur un court laps de temps, une importante campagne de recherche a été lancée. Beaucoup de services de police et de l'armée ont été déployés pour garantir la sécurité de tous, et donc aussi celle de Jurgen Conings. Il a fallu beaucoup de personnes pour fouiller le plus rapidement possible en toute sécurité une zone aussi vaste. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de victime et aucune violence n'a été commise, ce qui est une très bonne chose. Nous appelons la population à rester sereine pour y parvenir ensemble. Nous demandons à Jurgen Conings de prendre contact avec quelqu'un en qui il a confiance", a déclaré Frédéric Van Leeuw.
Parallèlement, le procureur fédéral a demandé à la population de rester sereine. "Les recherches nous ont beaucoup occupés ces derniers jours. L'armée et les services de sécurité sont mobilisés pour assurer la sécurité de chacun, et donc également de Jürgen Conings", le militaire d'extrême droite toujours en fuite, a ajouté le procureur fédéral.
Nouvelle marche de soutien à Jürgen Conings
Pour la deuxième journée consécutive, une marche de soutien à Jürgen Conings a été organisée ce dimanche à Maasmechelen. Quelque 200 personnes y ont participé. Tout comme la veille, la manifestation s'est déroulée dans le calme. Quelques participants arboraient tout de même le logo de la Légion flamande, une unité composée de volontaires qui s'étaient engagés aux côtés des Allemands durant la 2e guerre mondiale. Une nouvelle marche de soutien à Jürgen Conings pourrait avoir lieu lundi.
Il n'y a pas de raison de paniquer
Les enquêtes relatives à Jürgen Conings se poursuivent et sont élargies après les recherches infructueuses menées dans le parc naturel de Haute Campine (Hoge Kempen) dans le Limbourg, a indiqué dimanche la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, interrogée sur le plateau de VTM. "Il n'y a pas de raison de paniquer", a-t-elle ajouté.
La ministre s'est montrée discrète en raison du secret de l'instruction à propos des perquisitions qui ont été menées en lien avec cette affaire. Elle a toutefois reconnu que les lettres d'adieu laissées par le militaire en fuite montraient qu'il s'était bien préparé, tout en se montrant prudente sur l'interprétation de telles lettres. La ministre s'est également dit "totalement surprise" par les marques de soutien exprimées au militaire aux sympathies d'extrême-droite affichées et qui avait pour projet de s'en prendre à des virologues ou, selon certaines informations, à une mosquée. A ses yeux, il faut s'interroger sur les motifs des frustrations qui s'expriment mais également suivre de près les personnes à l'origine de ces manifestations de soutien car la liberté d'expression a des limites, a-t-elle souligné.
Pourquoi ce militaire de 46 ans est-il recherché?
Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Ludivine Dedonder, la ministre de la Défense a justifié l'important dispositif mis en place pour retrouver Jürgen Conings, introuvable depuis lundi. "Il a été fiché pour sa dangerosité par l'Ocam (l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace), il est parti de la caserne avec des armes lourdes. Il a a menacé Marc Van Ranst et d'autres. Il est donc poursuivi par le parquet pour tentative d'assassinat. Voilà pourquoi les forces sont déployées", a rappelé la ministre.
Le parc rouvre au public
Le parc national de la Haute Campine va donc être rouvert au public, a décidé samedi soir le gouverneur du Limbourg, Jos Lantmeeters, après consultation du parquet fédéral et du centre national de crise. "Les recherches intensives (pour retrouver Jürgen Conings, ndlr) dans le parc sont terminées. Il n'est donc plus nécessaire de le fermer au public", a expliqué le gouverneur. Les promeneurs qui constateraient des éléments suspects sont toutefois priés de les signaler immédiatement à la police.
Le fait de rouvrir le parc national au public, de lancer cet appel sur Interpol peut induire que Jurger Conings ait pris la fuite vers l'étranger. Michael Dantinne, criminologue à l'Université de Liège, analyse: "On est à un stade de l'enquête où les recherches dans le parc n'ont, à ce jour, rien donné. On envisage des cercles un peu plus larges et notamment l'hypothèse d'une fuite vers l'étranger. Nous sommes dans un pays où les frontières sont multiples et très proches, et avec un bon réseau autoroutier. Cette hypothèse est prise en considération d'où l'appel à des services de police limitrophes et plus lointain".
La police, la Protection civile et l'armée quittent les abords du parc national
Plusieurs véhicules de police ont quitté samedi au cours des dernières heures les abords de la porte d'accès au parc national de la Haute Campine. C'est là que s'est déroulée ces derniers jours l'importante opération de recherche destinée à retrouver Jürgen Conings. Les camions de la Protection civile ont également commencé à charger des conteneurs. Vers 20 heures, enfin, six véhicules transportant des militaires ont quitté les lieux.
Interpol lance un avis de recherche
Jürgen Conings n'est plus seulement recherché en Belgique. Interpol a lancé un avis de recherche international pour retrouver le militaire. "Menace d'attaque terroriste sur des personnes et un régime", est-il indiqué, initialement en anglais, dans la partie "infractions" de la fiche. Deux photos ont également été publiées sur le site d'Interpol. L'Organisation internationale de police criminelle compte 194 pays membres et favorise la collaboration entre les autorités de police.
Quelles sont les conséquences d'un tel avis de recherche? Michaël Dantinne, criminologue à l'Université de Liège, nous éclaire: "Dès lors qu'une personne est recherchée par Interpol, cela veut dire que les 194 services de police des 194 pays concernés disposent de l'information. Il y a ce que l'on appelle les 'notices jaunes' pour les personnes disparues, enlevées ou kidnappées, et des 'notices rouges' pour les individus recherchés parce qu'ils ont échappé à l'exécution de leur peine de prison ou ceux qui sont recherchés parce qu'on les suspecte, en dépit de leur présomption d'innocence, d'infractions graves".
Une dizaine de perquisitions
Les enquêteurs de la police fédérale ont mené vendredi soir une perquisition au domicile du militaire d'extrême droite Jürgen Conings à Dilsen-Stokkem (Limbourg), a indiqué le parquet fédéral. D'après Het Laatste Nieuws, des échantillons d'ADN y ont été prélevés, mais le parquet se refuse pour le moment à tout commentaire.
Durant la nuit de vendredi à samedi, une dizaine de perquisitions ont ainsi été menées. "Elle se situent dans l'entourage du concerné", précise le parquet fédéral ce samedi après-midi.
Parmi ces proches, il y a notamment Tomas Boutens, un ancien militaire condamné à 5 ans de prison en 2014 pour son appartenance à un groupe néo-nazi. "Ils ont cherché Jürgen comme s'il était caché dans mon placard. Non, aucun mandat de perquisition, aucune liste de biens saisis, aucun objet illégal trouvé", a-t-il publié sur son compte Facebook.
D'après des lettres retrouvées par les enquêteurs, cet homme fiché comme étant un sympathisant de l'extrême droite semble déterminé à s'en prendre à des représentants de l'Etat et à des virologues.
Il est soupçonné d'avoir dérobé plusieurs types d'armes à feu dans sa caserne avant de prendre la fuite. Quatre lance-roquettes antichar et des munitions ont été découverts mardi dans sa voiture abandonnée en lisière du parc national.
Un "mécanisme suspect"
Les recherches menées depuis mardi sur la voiture de Jürgen Conings ont montré l'existence d'un "mécanisme suspect", avait annoncé vendredi après-midi le parquet fédéral dans un communiqué de presse. Le rapport technique destiné à connaître les effets potentiels d’un mécanisme suspect retrouvé dans la voiture du suspect, est encore attendu.
Abandon de ses médailles militaires
Des décorations militaires de Jürgen Conings, ce sympathisant d'extrême droite activement recherché, ont été retrouvées mardi sur la tombe de ses parents, a appris l'agence Belga à bonne source, confirmant une information rapportée samedi par Het Belang van Limburg. Se défaire de ses décorations a une signification particulière pour un soldat, cela symbolise l'abandon.
Le père du fuyard est décédé en 1997, sa mère en 2003. Jeudi, la cellule antiterroriste du parquet d'Anvers a appris que des décorations militaires de Jürgen Conings avaient été retrouvées sur la tombe familiale. Le militaire les a probablement déposées mardi, lorsqu'il a quitté sa voiture. D'après des experts, abandonner ses décorations militaires est un signal inquiétant car cela signifie qu'il tourne le dos à la Défense et qu'il n'a plus confiance.