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"Soit on sort avec notre carte de séjour, soit on sort pour être enterré"... Affaiblie, Ibtissam est en grève de la faim depuis plus de 15 jours, comme les autres sans-papiers de l’église du Béguinage. Cela fait 6 ans qu’elle vit et surtout, travaille en Belgique. Ibtissam ne comprend pas pourquoi elle n’a pas droit à une carte d’identité. "Moi, je fais tout. Le nettoyage, je travaille dans les snacks, je fais tout ce que je trouve pour pouvoir survivre", dit-elle.
"On a cotisé ici, pourquoi on va retourner chez nous? C'est à eux de penser à nous. C'est la moindre des choses. On a nettoyé leur maison, on a gardé leurs enfants, on a accompagné leur maman, on fait vraiment les travaux durs", lance Ibtissam. Elle demande des critères objectifs pour accéder à la régularisation.
Tarik est en Belgique depuis 9 ans. Pour lui, les sans-papiers sont les "invisibles". "Si les travailleurs sans-papiers sont régularisés, il y aura 65 millions d'euros chaque mois dans les caisses de l'état. On se considère comme des citoyens belges non enregistrés. En sachant qu'on travaille, qu'on paie nos loyers, nos factures, nos abonnements de transports, donc on contribue à la société", précise-t-il.
Sammy Mahdi, secrétaire d’Etat à l’asile et la migration, rejette pour l’instant l’idée d’une régularisation.
"Céder à de telles actions donne le message à toute personne qui reçoit l'ordre de quitter le territoire qu'elle ne doit pas y donner suite et qu'il lui suffit d'attendre assez longtemps en séjour irrégulier".
Les personnes sans-papiers poursuivent leur grève de la faim. "On reste ici jusqu'à la mort", précise Ibtissam.