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"On a été traités comme si on était des djihadistes", estime Valérie, habitante de Waterloo. Elle montre des bleus et traces de coups qui, selon elle, lui ont été portés par des policiers. "Ils m'ont menottée dans le dos. J'ai le nez cassé. Je me suis rendu que j'avais une dent cassée. Je ne sens plus mon petit doigt, ni mon pouce. Je suis contusionnée de partout. J'ai des traces d'étranglement", assure-t-elle.
Tout aurait commencé à 23h, vendredi dernier. Une petite fête est organisée dans une habitation située à Waterloo. Une dizaine de personnes se trouvent sur place lorsque la police est dépêchée sur les lieux. Très vite, le contrôle dérape selon une scène filmée par les participants et diffusée sur les réseaux sociaux. "J'ai appelé mon frère en disant que les policiers étaient en train de tuer mes parents pour qu'il intervienne car je ne savais pas quoi faire", estime Cali, 13 ans.
Deux versions s'opposent
"Un policier a commencé à m'étouffer, je lui disais 'Je ne sais plus respirer' mais il s'en foutait. Jusqu'au moment où j'ai dit 'J'ai 16 ans. Si vous me tuez, vous ne savez pas ce qu'il va arriver. Et là, son collègue l'a levé et l'a fait arrêter", témoigne Sam.
Alcoolisée, la famille prétend ne pas avoir agressé les agents. Le parquet livre une toute autre version. "Les policiers sont dans la maison depuis moins de 10 minutes lorsqu'une altercation intervient à l'extérieur. La mère de famille gifle une policière et là, il va y avoir 4 rébellions. Celle de la maman, de son compagnon et de deux enfants", affirme Marc Rézette, le procureur du Roi du Brabant wallon.
Des examens médico-légaux vont être réalisés pour comparer les blessures de part et d'autre. La famille est convoquée fin janvier devant le tribunal correctionnel pour y répondre de "rébellion en bande, coups à policiers et infractions relatives au couvre-feu".
Je ne peux qu’en appeler à la raison
Ce lundi après-midi, Florence Reuter, la bourgmestre de Waterloo, a tenu à réagir suite à l'intervention policière. Voici sa réaction publiée dans un communiqué. "Je reçois énormément de messages faisant suite à l’intervention policière qui s'est déroulée ce vendredi 18 décembre 2020, en soirée, dans une habitation située à la limite entre Lasne et Waterloo. Je ne m’exprimerai pas sur le fond. Les faits relèvent de l’autorité judiciaire représentée par le procureur du Roi. En tant qu’autorité administrative qu’est la bourgmestre, je n’ai pas à commenter les faits", indique-t-elle.
Et d'ajouter: "Une enquête judiciaire est en cours, à laquelle je serai très attentive. Sur la forme, en revanche, je ne peux que regretter le manque de nuance sur les réseaux sociaux. Les informations sont répandues comme une trainée de poudre, souvent sans analyse ni vérification. Le contexte difficile de crise sanitaire que nous vivons et les mesures imposées crée un sentiment d’insécurité dans lequel l’aspect émotionnel prend le pas. Je ne peux qu’en appeler à la raison. L’enquête judiciaire se poursuit et une comparution en urgence devant le tribunal correctionnel est déjà fixée au 25 janvier. Laissons la justice faire son travail avec rigueur, calme et sérénité", conclut la bourgmestre.