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Les Roms, discriminés, vont demander à l'Union européenne (UE) de passer de la parole aux actes, jeudi et vendredi à Cordoue (sud) lors du IIe sommet ministériel européen qui leur est consacré.
La Commission européenne a exhorté mercredi les gouvernements à mettre fin aux discriminations envers les Roms et à utiliser les fonds communautaires pour faciliter leur intégration.
"Les efforts en faveur de cette communauté doivent être menés du jardin d'enfants aux services de soins pour les personnes âgées, en passant par l'enseignement ordinaire et l'emploi des adultes", a affirmé dans un communiqué le commissaire chargé de l'Emploi et de l'inclusion sociale, Lazlo Andor.
Des procédures judiciaires sont toujours pendantes contre douze Etats de l'UE -- Belgique, République Tchèque, Allemagne, Irlande, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suède, Slovénie et Royaume Uni -- pour non transposition des lois européennes interdisant les discriminations fondées sur la race.
"Il est inacceptable que cette minorité ethnique subisse des discriminations", s'est insurgée Viviane Reding, commissaire chargée de la Justice et des droits fondamentaux.
"La situation subie par de nombreux citoyens européens gitans est scandaleuse. Ils sont victimes d'un degré élevé de discrimination, de racisme", dénonce Belen Sanchez Rubio, porte-parole de la Coalition pour une politique européenne pour la population gitane, qui représentera les Roms à Cordoue.
"Nous espérons que ce sommet servira à faire en sorte que la Commission européenne assume un rôle d'acteur principal dans la question gitane, comme l'a réclamé le Parlement européen", a expliqué cette responsable à l'AFP.
Le Parlement européen a adopté le 31 janvier 2008 une résolution réclamant une stratégie européenne à l'égard des Roms, qui seraient 10 à 12 millions au sein de l'Union européenne, dont ils constituent la plus importante minorité.
Il avait demandé à la Commission d'établir un plan d'action communautaire pour leur intégration mis en oeuvre par tous les commissaires "responsables de l'intégration sociale des citoyens de l'UE dans le domaine de l'emploi, des affaires sociales, de l'égalité des chances, de la justice, de la liberté, de l'éducation, de la culture et de la politique régionale".
Mais "il y a des résistances, et peu d'avancées se sont produites depuis cette résolution, même s'il y a toujours plus de pression sur Bruxelles", relève Mme Sanchez Rubio.
Les Roms, parfois appelés "Tsiganes", ou "Gitans", sont un peuple nomade originaire du nord-ouest de l'Inde persécuté depuis des siècles.
Aujourd'hui à plus de 90% sédentaires, ils restent souvent indésirables en Europe où ils s'entassent dans des bidonvilles et subissent des expulsions.
"C'est un peu difficile d'obtenir des chiffres exacts, mais certaines études internationales reflètent l'inégalité entre les Roms" et le reste de la population européenne, explique Mme Sanchez Rubio.
"Les indices éducatifs et leur participation au marché du travail sont très inférieurs tandis que le taux de logement dans des bidonvilles est très supérieur", ajoute-t-elle, dénonçant aussi des cas de "stérilisation forcée en Roumanie et en Slovaquie".
Le Sommet de Cordoue "montre que la population gitane fait réellement partie de l'agenda politique européen", se félicite Mme Sanchez Rubio.
Mais "on nous annonçait la présence de hauts représentants propres d'un sommet européen, le président de la Commission européenne, José Durao Barroso, et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero. Finalement nous avons appris qu'ils ne viendront pas, et cela nous préoccupe un peu"...