Partager:
La variole du singe a été diagnostiquée cette semaine chez deux enfants aux États-Unis, ont indiqué vendredi soir les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Ce sont les deux premiers cas confirmés chez des enfants dans le pays. Au total, plus de 2.800 cas de variole du singe ont déjà été confirmés aux États-Unis.
"Ce n’est pas surprenant, parce que même si la transmission se fait presque exclusivement dans le monde homosexuel masculin, il y a des contacts avec des membres de la famille, éventuellement des enfants, et la transmission se fait par des lésions cutanées qui peuvent être présentes sur les bras ou les mains. Donc ce n’est pas étrange du tout", réagit Yves Van Laethem, chef de clinique au service des maladies infectieuses au CHU Saint-Pierre.
Symptômes et transmission
Les symptômes de la variole du singe sont habituellement une forte fièvre, des ganglions lymphatiques enflés et des éruptions cutanées. Rarement mortelle, l'infection disparaît généralement au bout de quelques semaines.
Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe, en dehors des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest où le virus est endémique, s'est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l'Europe. Décelée pour la première fois chez l'humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole humaine, éradiquée en 1980.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la majorité des cas recensés concerne des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, mais pas exclusivement. Toute personne ayant eu un contact non protégé à haut risque avec une personne contaminée peut également être infectée.
"Ce mode de transmission représente à la fois une opportunité pour mettre en place des interventions de santé publique ciblées, et un défi, car dans certains pays, les communautés affectées sont face à des discriminations qui menacent leur vie", avait relevé jeudi le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus devant le comité d'experts. "Il y a une réelle inquiétude que les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes puissent être stigmatisés ou blâmés pour la flambée de cas, la rendant beaucoup plus difficile à tracer et à stopper", avait-il averti.
L'OMS déclenche son plus haut niveau d'alerte
L'Organisation mondiale de la santé a déclenché samedi son plus haut niveau d'alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe, qui a frappé près de 17.000 personnes dans 74 pays, a annoncé son directeur général. C'est seulement la 7e fois que l'OMS a recours à ce niveau d'alerte.
"J'ai décidé de déclarer une Urgence de santé publique de portée internationale", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'un point de presse, précisant que le risque dans le monde était relativement modéré à part l'Europe où il est élevé.
La qualification "d'urgence de santé publique de portée internationale (USPPI)" est utilisée dans des situations "graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues". Elle est définie par l'OMS comme un "évènement extraordinaire" dont la propagation constitue un "risque pour la santé publique dans d'autres Etats" et pouvant nécessiter "une action internationale coordonnée".
En Belgique, on dénombre 331 cas, mais aucun chez des enfants. "A ma connaissance, nous n’avons pas de cas. Il y a eu la suspicion de l’un ou l’autre cas, qui se sont avérés négatifs lors des prélèvements", précise Yves Van Laethem.
Rarement mortelle, l’infection disparaît généralement au bout de quelques semaines.
Des files pour se faire vacciner à New York
Devant un centre de vaccination à New York, une longue file d’attente s’étend dans la rue. Elle est surtout composée d’hommes entre 20 et 40 ans. Ceux qui ont pu obtenir un rendez-vous s’estiment chanceux. 9.000 créneaux sont partis en 7 minutes. La ville manque de vaccins et l’inquiétude monte. "Avec les stocks limités et le nombre de cas qui augmente, la situation s’aggrave. Les gens deviennent nerveux car ils veulent se faire vacciner", explique un homme qui fait la file.
La communauté LGBTQ+ de New York a manifesté il y deux jours contre le gouvernement américain et sa gestion de l’épidémie de la variole du singe.
Vendredi, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré avoir approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Ce vaccin est de fait déjà utilisé à cette fin dans plusieurs pays, dont la France.
Le vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, est approuvé dans l'UE depuis 2013 pour la prévention de la variole.