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L'opération belge d'évacuation en Afghanistan, dénommée Red Kite, a permis d'exfiltrer 250 personnes samedi et 175 ce dimanche. Mais de nombreux Belges sont encore bloqués à Kaboul, comme l'attestent les images qui nous sont parvenues ce dimanche.
Un individu se trouve au milieu d'un groupe composé d'une septantaine de personnes: de femmes, d'enfants et des hommes. Parmi eux, des drapeaux noir-jaune-rouge sont brandis. Il lance un appel aux autorités. "Certains ont des papiers, mais pas toute leur famille. Vous devez penser à eux aussi. Ils n'ont personne pour les aider et leur vie est en danger. S'il vous plaît", lance l'homme devant ces nombreuses personnes, dont nous avons flouté les visages pour leur sécurité.
Ils ont déjà tous, ou presque, tenté de se rendre à l’aéroport à plusieurs reprises. Il s'agit de la seule porte de sortie pour espérer monter à bord d’un avion belge. Mais sur place, la situation est beaucoup trop dangereuse. "On a envoyé des messages pour que tout le monde vienne en lieu sûr. Une fois qu’on est ensemble. On partira tous vers l’aéroport."
Six personnes munies d'un drapeau tentent de joindre des représentants belges
Ce dimanche après-midi, certains membres du groupe ont pris la direction de l'aéroport pour faire du repérage. "On a décidé d'aller à six à l'aéroport. Nous avons un drapeau belge, et on va à l'entrée nord, pour essayer de parler avec des soldats belges ou des représentants, pour voir s'ils sont disponibles", nous confie l'une des personnes. Sur la vidéo qu'il nous envoie, les bruits de tirs sont presque permanents. Jusqu'à présent, ces efforts n'ont abouti à rien.
Ils patrouillent dans les rues et demandent à tout le monde où ils vont
Le groupe se trouve pour le moment à 4 km à peine de l’aéroport, mais la route paraît interminable. Le danger est partout. Les talibans sont dans les rues et les zones de contrôles nombreuses. "Ils patrouillent dans les rues et demandent à tout le monde où ils vont et ce qu'ils font et combien de personnes sont avec eux. On a peur. Pour le moment, on est sûr de rien. S'il le faut, on discutera avec les talibans pour leur dire qu’on veut aller à l’aéroport."
C'est très dangereux et on ne peut pas sortir
Nous avons pu joindre une autre personne qui demande l'aide de la Belgique. Le jeune homme a perdu son père, tué par les talibans il y a plusieurs années. Il explique vivre en Belgique mais se trouver en Afghanistan pour être aux côtés de ses deux frères, de ses deux soeurs et de ses trois enfants. "J'ai tout abandonné le matériel, la maison, pour revenir sur Kaboul. Mais ici on ne connait personne. C'est très dangereux et on ne peut pas sortir", confie-t-il.
Ce dimanche soir, ces Belges étaient donc toujours à Kaboul, dans l'attente.
Si vous avez des proches en Afghanistan, un numéro de crise est à votre disposition: +32 2 501 4000
Des troupes de plusieurs pays, dont la Belgique aux côtés des USA, de l'Allemagne, du Royaume-Uni ou de la Turquie procèdent à des évacuations depuis l'aéroport de Kaboul. Le délai pour évacuer Kaboul à temps diminue alors que les USA ont fixé comme date butoir le 31 août pour le retrait de leurs troupes.