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Municipales en France: abstention record, poussée écologiste, le Premier ministre réélu (vidéo)

Les électeurs ont largement boudé les urnes dimanche en France pour le second tour des élections municipales, un scrutin à l'enjeu national marquée par une poussée écologiste et par un parti présidentiel en difficulté dans plusieurs grandes villes, malgré la victoire du Premier ministre Edouard Philippe.

Entre le début des vacances d'été, les inquiétudes toujours présentes sur la situation sanitaire et une campagne interminable - trois mois et demi ont séparé les deux tours, coronavirus oblige - l'abstention a atteint des niveaux record, proche de 60%. Très vite après les premiers résultats, le président Emmanuel Macron s'est dit "préoccupé par le faible taux de participation".

La République en Marche (LREM), le parti présidentiel, n'est en position de force dans aucune grande ville. Mais le Premier ministre Edouard Philippe, qui n'avait pas endossé l'étiquette LREM, a facilement remporté l'élection dans la ville portuaire du Havre avec 59% des voix.


Poussée écologiste

Bien placés dans plusieurs grandes villes de France, comme Lyon et Marseille dont les résultats sont attendus plus tard dimanche soir, les écologistes ont confirmé leur bonne percée du premier tour, selon les premières estimations dimanche. Poitiers (centre) et Besançon (est), deux villes moyennes basculent aussi en vert. A Lille, c'est la maire socialiste Martine Aubry qui l'a emporté d'une courte tête, en devançant "d'environ 200 voix" son concurrent écologiste Stéphane Baly, a annoncé à l'AFP son entourage. Le suspense a duré une bonne partie du début de la soirée, les sondages donnant les deux candidats au coude à coude, largement devant la candidate macroniste Violette Spillebout.

L'extrême droite l'emporte à Perpignan

L'extrême droite de son côté a remporté l'élection à Perpignan, ville catalane, avec la victoire de Louis Aliot, l'ex-compagnon de Marine le Pen. Le député Louis Aliot l'a remporté face au maire LR Jean-Marc Pujol, la première victoire du Rassemblement national (RN) dans une ville de plus de 100.000 habitants depuis Toulon, conquise en 1995. "Nous avons gagné. C'est un système qui s'écroule. Nous avons eu à Perpignan le même personnel politique aux manettes depuis 1959. Ca devenait malsain", a déclaré à l'AFP Louis Aliot, depuis son local de campagne, au milieu de ses plus proches collaborateurs.


Le parti d'Emmanuel Macron se dit déçu

Probablement soucieux d'évacuer au plus vite cet encombrant scrutin, Emmanuel Macron a d'ores et déjà prévu de s'exprimer le 29 juin. Il donnera ses premières réponses aux propositions formulées par la Convention citoyenne sur le climat, une assemblée de 150 citoyens tirés au sort pour redonner des couleurs à la démocratie directe dans le pays. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a fait part dimanche soir sur France 2 de la "déception" de la majorité, qui a enregistré des scores parfois "extrêmement décevants" en raison de ses "divisions" lors de ces municipales. "Ce soir nous éprouvons une déception, parce qu'il y a des endroits, vous avez cité Lyon à l'instant, où notre propre division interne nous a conduits à des scores extrêmement décevants", a-t-elle affirmé en estimant que "dans les mois à venir", la République en marche ne pourrait "(se) permettre ce genre de divisions".


Une abstention hors normes

Marqué par l'abstention, ce scrutin restera aussi comme celui du coronavirus. Après un premier tour organisé au moment où l'épidémie déferlait sur la France, de nombreuses précautions ont été prises pour ce second tour. Masque obligatoire, gel hydroalcoolique et distanciation physique étaient de mise pour les opérations de vote. La France, durement frappée par le nouveau coronavirus, a enregistré plus de 29.750 décès depuis le début de l'épidémie de Covid-19.

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