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Une centaine de personnes s'est rassemblée à partir de 11H00 rue Nicolas-Appert, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure jour pour jour, les frères Saïd et Chérif Kouachi tuaient 11 personnes avant de prendre la fuite en criant "On a vengé le prophète Mohamed", qui avait été caricaturé dans le journal satirique.
Ce 7 janvier 2015, des figures emblématiques du journal, comme son directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous et l'économiste Bernard Maris, ont été froidement abattues.
Leurs noms ainsi que ceux de la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat, du garde du corps de Charb Franck Brinsolaro, du correcteur du journal Mustapha Ourrad et d'un visiteur de passage, Michel Renaud, ont été lus, devant leurs familles et leurs proches.
Aux premiers rangs, les ministres de l'Intérieur Christophe Castaner, de la Justice, Nicole Belloubet, et de la Culture Franck Riester, accompagnés du secrétaire d'Etat Laurent Nuñez et de la maire de Paris Anne Hidalgo.
"Je suis Charlie"
"Cinq ans déjà, et le souvenir de cette terrible journée de janvier est toujours aussi présent. Je pense à tous ceux qui ont perdu la vie le 7 janvier 2015 parce qu'ils représentaient le rire et la liberté. Ce jour-là, j'ai aussi perdu des amis. #JeSuisCharlie", a tweeté l'ancien président de la République François Hollande, également invité.
"On a dit qu'ils étaient morts le feutre à la main, et pour l'image romantique Tignous avait vraiment son feutre à la main, il ne l'a pas lâché", a rappelé sur France Inter son épouse Chloé Verlhac.
Dans son numéro anniversaire, dont la Une "Nouvelles censures... Nouvelles dictatures" dénonce les "nouveaux gourous de la pensée formatée", Charlie Hebdo donne la parole à d'autres proches de victimes dont Maryse Wolinski et Véronique Cabut, les veuves des deux dessinateurs, et Denise, la mère de Charb.
"Travail considérable"
Dépôts de gerbe, minutes de silence, Marseillaise: le même rituel, tout en sobriété à la demande des familles, s'est répété ensuite Boulevard Richard Lenoir, où le lieutenant de police Ahmed Merabet a été abattu par les frères Kouachi, puis porte de Vincennes devant le magasin Hyper Cacher, où Amédy Coulibaly a tué quatre hommes, tous juifs, lors d'une prise d'otages le 9 janvier 2015.
Un hommage à la policière municipale Clarissa Jean-Philippe, tuée à Montrouge (Hauts-de-Seine) le 8 janvier 2015 par Amédy Coulibaly, est également prévu mercredi sur les lieux du drame.
"Les attentats de janvier 2015 marquent le début des attentats de masse (en France)" et ont ciblé "la République de la manière la plus cruelle et visible", a souligné à l'AFP Chantal Anglade, de l'association française des victimes du terrorisme (AFVT).
Ils furent les premiers d'une longue série, encouragée par les appels du groupe Etat islamique, qui a fait plus de 250 morts en France. La dernière victime de ce bilan est décédée vendredi après une attaque au couteau à Villejuif.
"Je n'ai jamais caché que la menace terroriste en France était élevée. L'oublier, ce serait une folie", a déclaré mardi Edouard Philippe sur RTL. "Nous avons un travail considérable que nous faisons avec la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) (...) pour prendre les mesures qui permettent de garantir le plus haut niveau possible de sécurité aux Français", a ajouté le Premier ministre.
"Sérieusement, quelles décisions nouvelles ont été prises depuis cinq ans en matière de lutte contre le terrorisme islamiste ? Quelles actions majeures depuis le massacre de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher ? AUCUNE.", a tweeté la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.
Une autre cérémonie d'hommage aux victimes de l'Hyper Cacher, organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), est programmée jeudi.
Les quatorze suspects soupçonnés d'avoir fourni un soutien logistique aux frères Kouachi et à Amédy Coulibaly seront jugés à Paris du 4 mai au 10 juillet devant une cour d'assises spéciale.