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Affaire Alexia Daval - Procès JOUR 5: une confrontation entre Jonathann et les parents d'Alexia très attendue

Le procès de Jonathann Daval, qui reconnaît désormais avoir "voulu" tuer sa femme Alexia, entre vendredi dans sa dernière ligne droite avec un ultime interrogatoire de l'accusé et les premières plaidoiries mais le verdict est repoussé à samedi.

Le procès de Jonathann Daval entre dans sa dernière ligne droite ce vendredi. Jonathann Daval a été entendu une ultime fois. Le verdict devrait être prononcé "samedi en fin d'après-midi ou en début de soirée". Il devait tomber initialement vendredi mais a dû être décalé en raison d'importants retards dans les débats. Mercredi, le père d'Alexia Daval, Jean-Pierre Fouillot, avait réclamé "la peine maximale" à l'encontre de Jonathann Daval, accusé du meurtre de sa fille. "J'espère tout simplement que la peine maximale soit octroyée", avait-il lancé.

Jonathann Daval à la barre

Vers 16h40, la parole a été donnée à Jonathann Daval. Il s'agit de son deuxième interrogatoire. Il avait déjà été longuement entendu ce jeudi et avait livré des aveux. Il avait expliqué avoir "donné la mort" volontairement à sa femme. "Je lui ai donné la mort, oui, quand on étrangle quelqu'un comme ça, c'est pour donner la mort", avait-il concédé encore dans le silence glacial du prétoire.

Ce vendredi, il a été interrogé sur sa relation avec sa femme Alexia Daval. Il raconte que tous deux se sont rencontrés lors d'un séjour au ski. "C’est elle qui me cherchait mais moi au début, je ne l’avais pas vue. (...) Elle m’a invité à son anniversaire et c’est comme ça que ça a commencé", relate-t-il, comme le racontent nos confrères de LCI. 

Le président de la cour d'assises confronte ensuite l'accusé. "Vous savez qu'il y aura une sanction, une peine prononcée par cette cour d'assises", lui demande-t-il. "J'en suis conscient. Je ne me suis jamais projeté sur la durée de la peine. Peu importe... Peu importe. Je dois payer pour les actes que j'ai commis", souffle-t-il. Il assure qu'il acceptera la sanction. 

Pour rappel, jugé pour "meurtre sur conjoint', il risque la réclusion à perpétuité. 

Place aux plaidoiries 

Les plaidoiries de la partie civiles ont commencé. "Je vais vous prendre par la main et vous emmener avec moi rencontrer Alexia", débute Me Cathy Richard. L'avocate revient sur la personnalité d'Alexia. Elle décrit une femme amoureuse de son mari qui "insuffle la vie et rêve d'un foyer". Face à cette plaidoirie, Jonathann "s'enfonce dans son siège et baisse la tête", relève LCI. 

Samedi matin, si tout se passe comme prévu, ce sera au tour de l'avocat général de prononcer son réquisitoire puis à la défense de plaider, avant que l'accusé n'ait la parole, en dernier. Le verdict, qui devait tomber initialement vendredi soir, est désormais attendu pour samedi en fin de journée.

L'audience a débuté avec la vidéo des aveux

La journée a débuté avec un moment-clé: la vidéo des aveux de Jonathann Daval a été diffusée dans la salle d'audience. En décembre 2018, alors que le trentenaire soutenait la thèse d'un complot familial, accusant son beau-frère d'avoir tué Alexia, Isabelle Fouillot avait arraché de nouveaux aveux à Jonathann. 

Dans cette vidéo, on aperçoit la mère d'Alexia supplier l'accusé, comme le relève LCI. "Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi en arriver là ? Explique-moi s’il te plaît. Vous vous êtes disputés ?", lui demande-t-elle. En larmes, Jonathann ne parvient pas, dans un premier temps, à lui répondre.

La scène qui suit est particulièrement intense. L'accusé finit par avouer avoir tué Alexia. Sa belle-mère le remercie à plusieurs reprises avant de fondre en larmes. Jonathann se jette alors à ses genoux avant d'être relevée par Isabelle Fouillot. Elle l'enlace, le prend dans ses bras et tous deux pleurent ensemble.

La confrontation

Après cette diffusion, Isabelle Fouillot est appelée à la barre. Pour la première fois depuis le début de ce procès, elle est autorisée à s'adresser directement à Jonathann. ""S’il te plait, aujourd’hui lâche-toi, tu sais que c'est la dernière fois qu’on se voit, qu’on se parle tous les deux. Écris-moi le, envoie moi une lettre. J’ai besoin de savoir. Tu peux comprendre ça ? Besoin d’avoir la vérité", lui dit-elle, comme le rapportent nos confrères de l'Est Républicain. 

"C’est la dispute de trop, les mots de trop. Tout ce qui s’est accumulé", répond-il. Durant plusieurs minutes, l'accusé répète inlassablement que ce meurtre est survenu après une dispute avant de présenter, une nouvelle fois, ses excuses.

"Est-ce que tu as quelque chose à me dire?", demande Isabelle Fouillot. "Je suis désolé pour tout", lâche-t-il. Avant d'ajouter: "Je ne peux rien dire de plus". "Tu ne peux rien dire de plus ? Alors je te souhaite un bon séjour en prison", conclut-elle. 


 

Il est fermé, fermé, fermé!

Depuis près de 3 ans, les parents d'Alexia cherchent à comprendre ce qui a poussé Jonathann au crime. Selon eux, il y a eu un élément déclencheur qu'il tait jusqu'à présent. Avant le début du procès, l'accusé avait fait savoir par le biais de ses proches et de son avocat qu'il avait des révélations à faire, des choses qu'il n'avait jamais dites. Mais jusqu'à présent, il n'a fait que réitéré ses aveux tels qu'il les avaient formulés lors de son interrogatoire. 

"On dirait qu'il est ailleurs, qu'il n'est pas dans son procès. Il est fermé, fermé, fermé!", avait déploré la mère d'Alexia à l'issue de la 4e journée d'audience. 

La cour doit également procéder à l'audition de plusieurs témoins, parmi lesquels Martine Henry, la mère de Jonathann, déjà entendue brièvement au premier jour du procès, lundi.


 

Rappel des faits

Poursuivi pour "meurtre sur conjoint", Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Souvent au bord des larmes, le trentenaire, qui avait multiplié les versions pendant l'instruction, a de nouveau assumé lundi avoir tué sa femme Alexia, une employée de banque de 29 ans retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois près du domicile conjugal à Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Jonathann, qui avait donné l'alerte en affirmant qu'elle n'était pas revenue d'un jogging, avait été interpellé en janvier 2018. Après de multiples revirements durant l'instruction, il avait fini par reconnaître le meurtre, avouant avoir également incendié le corps.

Selon lui, le drame se serait noué lors d'une violente dispute, alors que le couple rencontrait des difficultés à avoir un enfant. Il a indiqué lors de l'instruction qu'il l'avait "étranglée pour qu'elle se taise", assurant que sa femme "l'humiliait".

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