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C’est une épreuve de force entre l’entreprise pharmaceutique AstraZeneca et l’Union européenne. 100 millions de doses avaient été promises ce trimestre, mais seul un quart sera livré. Hier soir, dans la presse européenne, le patron de la firme donne des explications. "Les problèmes que nous avons sont liés à la fabrication de la substance médicamenteuse, justifie Pascal Soriot, patron d'Astrazeneca. Nous avons deux mois de retard. Avec le Royaume-Uni, nous avons eu trois mois supplémentaires pour résoudre les problèmes. (…) Pour l’UE, on a dit: on fera de notre mieux, mais sans garantie de réussir".
Une justification qui ne convainc pas la Commission européenne. Depuis vendredi, elle demande de la transparence. "On a un contrat très clair et nous avons spécifié un calendrier de doses avec des délais de livraison, spécifie Stefan de Keersmaecker, porte-parole de la commission européenne. Nous pensons que sur base de ce contrat, ces livraisons doivent avoir lieu".
D’après l’exécutif européen, le contrat prévoit l’approvisionnement de doses venant de quatre sites de production : l’un basé à Seneffe en Belgique, l’autre au Pays-Bas et deux autres au Royaume-Uni. Pourtant, le PDG d'AstraZeneca a une autre interprétation. "Londres a stipulé que l'approvisionnement provenant de la chaîne britannique irait d'abord au Royaume-Uni. (…) Il est mentionné que les sites de fabrication britanniques étaient une option pour l'Europe, mais seulement plus tard", poursuit Pascal Soriot.
Des propos contestés à nouveau par la Commission européenne qui souhaite désormais rendre le contrat public. "Même s'il y a un problème dans une usine, il y en a encore trois autres qui peuvent être utilisées pour la production. Et c'était important pour nous d'avoir ces usines car ca permettait d'avoir des garanties en termes de production et de livraison", poursuit Stefan de Keersmaecker.
L’Union européenne a convoqué ce mercredi soir les représentants d’Astrazeneca. Dans la journée, la confusion régnait autour de leur participation, mais ils seront finalement présents. La Commission européenne veut dans tous les cas plus de clarté. A sa demande, une inspection a eu lieu aujourd’hui sur le site de production à Seneffe afin de vérifier s’il y avait bien un problème de production.
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