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L'idée de mettre en place un passeport vaccinal divise au niveau européen. Certains pays y sont favorables, d'autres totalement opposés. Pour le moment, le message de la Belgique est clair : un tel document porterait atteinte aux libertés individuelles et entrainerait une certaine discrimination entre les citoyens.
Comment cela se passe dans d'autres pays ?
A l'aéroport de Reykjavik, en Islande, les voyageurs qui disposent d'un passeport vaccinal n'ont à observer de quarantaine.
En Israël, 45% de la population a déjà reçu les deux doses du vaccin, et passeport en main, ils peuvent déjà profiter des salles de sport, des piscines, et même se rendre dans des théâtres ou des lieux de culte.
Certains pays, comme le Portugal, l'Espagne ou l'Italie poussent en faveur d'un passeport vaccinal.
C'est la Grèce qui a mis le sujet sur la table: Athènes souhaite sauver son industrie touristique.
Un passeport discriminatoire ?
La France et la Belgique sont réticentes. Jusqu'à présent, le vaccin n'est pas obligatoire, et créer un passeport engendrerait des discriminations.
L’avocat Sébastien Kaisergruber pointe quelques problèmes liés au concept même de passeport vaccinal, qui donnerait accès à des activités : voyager, aller au restaurant ou au cinéma par exemple. "Est-ce qu'il ne s'agit pas là d'une obligation déguisée, en réalité ? Parce que l'idée jusqu'à présent est de dire, on ne va pas obliger le vaccin, pour ne pas, justement, susciter trop inutilement la méfiance de la population".
Pour cet avocat, le passeport vaccinal aboutit à ce que, de manière détournée, cela devienne une obligation: "Sans vaccin, on ne peut plus voyager, on ne peut plus aller au restaurant, au cinéma, on ne peut plus rien faire. Mais ceux qui ont été vaccinés pourront faire un petit peu ce qu'ils veulent".
Et d'un point de vue médical ?
De plus, l'effet du vaccin sur la transmission du virus est encore incertain. Du point de vue médical, la notion de passeport vaccinal n'a pas de sens actuellement, selon le porte-parole interfédéral covid-19, Yves Van Laethem: "Une partie beaucoup trop faible de la population a pu disposer du vaccin, on ne connaît pas encore exactement quelle est la protection conférée dans la transmission par le vaccin, donc dans ce contexte, donner des droits à un nombre limité de personnes n'a pas de sens, je pense, tant au niveau national qu'européen, qu'au niveau de l'OMS"
C'est toutefois une situation à revoir dans le futur, pour l'infectiologue: "Dans les mois qui viennent, par exemple vers la fin de l'année, lorsqu'une plus large partie de la population aura pu bénéficier, si elle le souhaite, du vaccin".