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Ce variant, qui se transmet 30 à 70% plus facilement, est jugé responsable de la sévérité de la deuxième vague de Covid-19 qui frappe actuellement le Royaume-Uni. "Il semble également maintenant qu'il existe des preuves que le nouveau variant, le variant qui a été identifié pour la première fois à Londres, et dans le sud-est (de l'Angleterre), peut être lié à un degré plus élevé de mortalité", a déclaré Boris Johnson lors d'une conférence de presse à Downing Street.
Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité atteint 13 à 14 sur 1.000 avec le nouveau variant, contre 10 sur 1.000 avec la précédente forme de virus, a comparé le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.
"Il y a beaucoup d'incertitude autour de ces chiffres"
"Je tiens à souligner qu'il y a beaucoup d'incertitude autour de ces chiffres", a nuancé M. Vallance, mais il y a une "inquiétude qu'il y ait eu une augmentation de la mortalité ainsi qu'une augmentation de la transmissibilité".
L'OMS a indiqué n'avoir pas encore pris connaissance des nouveaux éléments britanniques et n'avoir pas constaté pour l'instant que ce variant était plus mortel."Nous ne voyons pas jusqu'à présent (...) que la maladie est plus mortelle. Ce que nous constatons, c'est que si plus de gens sont contaminés, plus de gens tomberont très malades, et si plus de gens tombent très malades, plus de gens mourront", a déclaré vendredi le directeur chargé des questions d'urgence sanitaire à l'Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan lors d'un point presse. "L'augmentation de l'incidence conduit à une mortalité plus élevée", a-t-il ajouté.
Des études sont en cours partout dans le monde pour déterminer les raisons de la plus forte contagiosité du variant britannique.
D'autres variants, dont l'un initialement détecté en Afrique du Sud, inquiètent eux aussi la communauté internationale. "Ils ont certaines caractéristiques qui les rendent moins sensibles aux vaccins" et sont "plus préoccupants" que le variant britannique, a jugé M. Vallance.
Les vaccins efficaces contre le variant britannique
Pays le plus endeuillé d'Europe par la pandémie avec près de 96.000 morts (+ 1.401 en 24 heures), le Royaume-Uni s'est reconfiné pour la troisième fois pour tenter d'endiguer une nouvelle vague de l'épidémie. Une campagne de vaccination massive a été lancée, et 5,4 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin, dont 400.000 en 24 heures, un record.
Les deux vaccins utilisés au Royaume-Uni, celui d'AstraZeneca/Oxford et celui de Pfizer/BioNTech restent efficaces contre le variant britannique, a souligné Boris Johnson.
Les effets du confinement semblent se faire sentir puisque le nombre de cas diminue et que le taux de reproduction du virus - le taux R - est également en baisse. Les scientifiques conseillant le gouvernement situent ce taux entre 0,8 et 1. La semaine dernière, il se trouvait entre 1,2 et 1,3.
Les hôpitaux sont cependant sous pression, avec 38.562 malades du Covid-19 hospitalisés, un chiffre 78% plus élevé que lors du premier pic en avril, a souligné Boris Johnson.
Nouvelle campagne pour implorer les Britanniques de rester chez eux
A la lumière de ces éléments, le gouvernement lancé vendredi soir une nouvelle campagne pour implorer les Britanniques de rester chez eux. Jouant sur la corde sensible, cette campagne montre des soignants en première ligne face au virus et des patients frappés par la maladie. "Pouvez-vous les regarder dans les yeux et leur dire que vous les aidez en restant à la maison?", interroge la publicité, qui sera diffusée à la télévision, la radio et sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement a également durci les sanctions contre les contrevenants au confinement. Jeudi soir, la police a interrompu un mariage rassemblant quelque 400 invités dans une école de Londres, infligeant des amendes aux participants.