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Nous avons rencontré à Burdinne un négociant en céréales qui participe au système. Sur le marché industriel, l’orge brassicole se vend 170 euros la tonne. Mais il a choisi de l’acheter 80 euros plus cher à plusieurs producteurs de Wallonie. Jean-Luc Dewez est l’un d’entre eux.
"Il faut au moins les 250 euros/tonnes pour que l'agriculteur puisse s'y retrouver, donc au prix juste, à un prix rémunérateur. C'est une des productions qui m'a rapporté le plus sur l'exploitation ces deux dernières années, ça je peux le dire", nous confie Jean-Luc, le producteur d'orge.
"Le gros avantage dans l'histoire, c'est que justement nous allons consommer local. Ça nous coûte un peu plus cher, mais nous on le répercute dans toute la filière", nous précise Etienne Gochel, le négociant qui a acheté l'orge de Jean-Luc.
C'est une question d'honnêteté
Le label prix juste. Une bouteille de bière qu'on nous a présentée l’affiche déjà. Un brasseur de Héron où nous nous sommes rendus va bientôt faire de même pour la sienne. Consommateur d’orge malté, il veut mieux rémunérer l’agriculteur sans augmenter ses prix en magasin.
L’opération va couter au brasseur environ 5 centimes d’euros par bouteille. "Je pense que c'est une question d'honnêteté, et c'est aussi dans les valeurs de la brasserie de respecter un maximum ses fournisseurs", explique Maxime Cornilly, brasseur.
Un petit effort pour de grandes conséquences
"Un petit effort de répartition de marge au sein de la filière peut entraîner un grand bon supplémentaire pour nos producteurs", commente Bernard Mayné, responsable du label "Prix juste producteur" au sein du collège des producteurs.
Mais revenons-en à la situation de Jean-Luc. Il nous explique que, par le passé, il a dû vendre à perte ou avec de trop faibles bénéfices son orge brassicole. Pour fixer un prix rémunérateur, il a dû évaluer ses heures et frais de production. "Tout est repris dedans, donc c'est le labour, le semis, les pulvérisations, il n'y en a pas beaucoup mais il y en a quand même. Donc c'est la surveillance parce qu'il faut aller voir régulièrement. C'est le fertilisation azotée", explique-t-il.
Jus de fruits, œufs ou viande. La Wallonie compte aujourd’hui 50 produits labellisés. 300 producteurs payés au prix juste. "Parfois, le consommateur, sur certains produits, va devoir de manière inhérente payer parfois un peu plus cher. Mais on ne demande pas grand-chose au consommateur, mais quelque part ça permet à tout un système de vivre derrière", indique Bernard Mayné, responsable du label.
Prochain objectif: les magasins
La présence des produits labellisés en grandes surfaces reste pour l’instant marginale. Des discussions sont en cours avec des enseignes pour en intégrer dans les rayons.