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L'incendie du Var "fixé" mais "pas éteint", vigilance face à un week-end à risque

 
 

Après cinq jours de lutte contre le pire incendie de l'année en France, qui a fait deux morts, le feu est "fixé" dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, mais "pas éteint" et les pompiers restent en alerte avant une reprise attendue du vent ce week-end.

"Nous avons eu quelques reprises de feu aujourd'hui mais bien moins que les jours précédents, on poursuit le travail", a indiqué à l'AFP, vendredi en début de soirée, Stéphane Nepper, officier de communication des pompiers du Var.

Vendredi matin, le préfet et les pompiers avaient annoncé que le feu était "fixé", pour la première fois depuis lundi. "Fixé veut dire que la tête du feu n'avance plus, mais il n'est pas éteint", a précisé le directeur du Service départemental d'incendie et de secours du Var, le colonel Eric Grohin.

"Les trois jours à venir seront décisifs pour venir à bout de cet incendie", a indiqué la préfecture, les prévisions météo faisant état d'une reprise du vent.

L'ensemble des massifs forestiers du Var est placé en risque incendie très sévère samedi et dimanche et leur accès est interdit.

Depuis lundi cet incendie a brûlé 7.100 hectares de forêt, de vignes et de garrigues, dévastant notamment près de la moitié de la Réserve nationale naturelle de la plaine des Maures, un havre de biodiversité.

Vendredi, le bilan humain n'a pas varié avec deux morts et 26 blessés légers dont sept chez les sapeurs-pompiers. Deux corps calcinés ont été retrouvés dans une propriété de Grimaud, dans un hameau d'une vallée encaissée. Le procureur de Draguignan Patrice Camberou assure qu'il faudra "plusieurs jours" pour identifier officiellement ces corps.

Cet incendie, en plein coeur de l'été, dans un département très touristique, a nécessité l'évacuation de quelque 10.000 personnes, qui pour certaines ont passé quatre nuits dans un centre d'hébergement.

Seules quelques personnes étaient encore dans des centres d'hébergement vendredi, les autres ayant regagné leur domicile ou un lieu de vacances.

- Les mégots "cause possible" -

Du côté de l'enquête, si "l'on sait d'où le feu est parti" --une aire d'autoroute--, "on travaille pour savoir la cause exacte", a souligné le préfet.

Des mégots ont été identifiés par les enquêteurs sur l'aire d'autoroute, mais il est "très anticipé" de dire qu'ils sont effectivement à l'origine du sinistre, a indiqué à l'AFP le procureur de Draguignan qui coordonne l'enquête.

"Ces mégots sont une cause possible, mais pas forcément la cause", a ajouté le magistrat, qui estime nécessaire de recourir à une expertise complémentaire.

La préfecture a mis en place un poste d'urgence médico-psychologique pour répondre aux besoins des victimes de l'incendie, a indiqué la préfecture vendredi soir. Outre les habitants qui ont vu leur maison détruite ou endommagée par les flammes, une cinquantaine de foyers sont toujours privés d'électricité.

Le bilan environnemental et matériel est lourd.

Interrogé sur RTL, Jean-Louis Pestour, responsable national incendies de forêts à l'Office national des forêts, estime que "ça va prendre beaucoup de temps avant que l'ensemble du secteur reverdisse". Il faudra "entre 30 et 40 ans avant de retrouver le même écosystème", a-t-il expliqué", tout en assurant qu'"heureusement tout n'est pas mort".

Dans une lettre, l'ex-actrice Brigitte Bardot, défenseuse de la cause animale, a demandé au préfet du Var de "surseoir à l'ouverture de la chasse" face à ce "désastre écologique".

Les producteurs de rosé de Provence, très prisé aux Etats-Unis et en Europe, ont aussi payé un lourd tribut, certains viticulteurs ayant vu leur matériel ou hangars réduits en cendres.

Plusieurs pays du pourtour méditerranéen, d'Israël au Maroc, en passant par l'Algérie ou l'Espagne, ont été touchés par de graves incendies cet été.


 

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