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Les tests de Mathieu: un mois avec le gigantesque Samsung Galaxy S20 Ultra, est-il le roi d'Android ?

J'ai testé le dernier flagship sud-coréen pendant 4 semaines. Un appareil un peu dingue, extrême, et qui en Belgique n'aura pas de concurrent sérieux suite à la déroute de Huawei. Voici mes conclusions.

Dès le déballage de l'imposante boite, on comprend qu'on a affaires à un smartphone imposant, lourd, grand, épais, solide. Le Galaxy S20 Ultra, ensuite, fait penser à un autre smartphone haut de gamme, le plus emblématique: l'iPhone.

Le géant sud-coréen Samsung, à ses débuts, s'est inspiré de l'iPhone d'Apple pour se lancer dans le marché du smartphone (il a même été condamné en 2018 pour avoir copié 10 ans plus tôt la face rectangulaire aux bords arrondis et les icones colorées rangées sur un fond noir, entre autres choses).

Si depuis lors, Samsung est devenu N.1 mondial du smartphone, c'est évidement parce qu'il a su inonder les marchés internationaux avec une large gamme d'appareils de qualité, et de gros budgets marketing pour installer sa marque.

Mais on dirait que les vieux démons de Corée du Sud ont encore frappé cet hiver. Même si le timing fait penser le contraire (il faut au moins 6 mois pour concevoir et commercialiser un smartphone), le Samsung Galaxy S20 Ultra semble avoir trouvé de l'inspiration du côté de l'iPhone 11 Pro Max d'Apple sorti l'automne dernier: couleur gris/vert, protubérance (en partie) rectangulaire des multiples capteurs au dos de l'appareil, prix prohibitif.

En effet, il coûte 1.349 euros. Je l'ai essayé durant un mois, voici donc mon avis sur cette vitrine sud-coréenne. Notez cependant qu'il existe deux versions plus 'normales' et accessibles, celles qui se vendront le plus: les Galaxy S20 et S20+. Ils sont un peu moins performants au niveau de la photo/vidéo, moins grands et "limités" à la 4G. Ils coûtent 899€ et 999€.

 

! MISE A JOUR (16 avril): depuis l'arrivée d'une nouvelle version du logiciel, il est possible d'activer la navigation par geste !

Très grand et privé de navigation par geste

Le Galaxy S20 Ultra est un smartphone de très grande taille. 6,9 pouces, c'est tout simplement le plus grand téléphone que j'ai pu tenir en main. Comptez donc sur une diagonale 17,5 cm, une hauteur de 17 cm, une largeur de 7,6 cm et une épaisseur de 0,88 cm. C'est énorme. Son poids: 220 grammes. Et il faut ajouter une coque (une en silicone transparent est fournie) car un gros pavé de capteur photo ressort de 2 mm à l'arrière, rendant l'appareil instable et fragile posé sur le dos.

Bref, c'est impossible à manipuler à une main. D'autant que pour une raison que j'ignore, Samsung ne veut toujours pas proposer la navigation par geste, celle qui permet de revenir à la fenêtre précédente d'un petit geste du pouce de la droite (ou la gauche) de l'écran vers le centre, et de revenir à l'écran d'accueil en le faisant depuis le bas. C'est la navigation que je trouve la plus intuitive et la plus pratique pour les grands smartphones, après une très courte période d'adaptation. Au lieu de cela, il faut se contenter des vieux boutons Android (ou de petits gestes à effectuer uniquement dans le bas de l'écran, ce qui n'aide pas) :

Heureusement, la zone de déverrouillage par empreinte sous l'écran a été remontée, donc elle tombe assez facilement sous le pouce. Après, par contre, il faudrait faire des contorsions de la main et déplacer le téléphone pour des gestes aussi réguliers que 'précédent' et 'accueil'. Au risque de faire tomber un appareil à 1.349 euros…

Le plus bel écran du monde

Samsung frappe fort, à nouveau, au niveau de la qualité de l'écran. Il parvient encore à mettre la barre plus haute par rapport à la génération 2019, et ça en met plein les yeux.

Pour en profiter pleinement, il faut cependant passer au mode 120 Hz. On parle ici du taux de rafraichissement de l'écran, une caractéristique désormais propre aux modèles haut de gamme (même si le OnePlus 7T – à 90 Hz - le propose à 500€). Cela offre une fluidité optimale et c'est très dur, par la suite, de s'en passer. Samsung désactive par défaut  le 120 Hz (au profit d'un 60 Hz de base), car il consomme davantage de batterie.

Regarder une vidéo, surtout un film ou une série avec une bonne qualité d'image sur une plateforme de streaming, est un régal pour les yeux. C'est sans doute ce qui se fait de mieux sous Android. Les paramètres par défaut de cette dalle AMOLED sont excellents au niveau de la luminosité et des couleurs, mais vous pouvez les adapter. La définition standard est FHD+, donc 2400 x 1080 pixels. Pour passer à WQHD+ (3200 x 1440) il faut repasser en 60 Hz, mais vous ne le ferez jamais car il vous semblera lent, saccadé. 

Ajoutez à cela deux haut-parleurs plus puissants que la moyenne, et capable je ne sais trop comment d'effets stéréo et de spatialisation du son (surtout si vous le posez, debout, sur une surface en bois), et vous avez là le roi de la consommation de contenu. Cerise sur le gâteau: Samsung fourni une très bonne paire d'écouteurs intra auriculaires AKG (une marque qui lui appartient depuis le rachat du groupe Harman).


 
 

Un excellent zoom 10x

Depuis quelques années, les fabricants de smartphone haut-de-gamme disent qu'ils sont les meilleurs au niveau de la photographie. Il est certain que c'est un des arguments qui différencient le plus un appareil à 1.000 euros et un appareil à 400 euros. Raison pour laquelle, à chaque nouvelle version de flagship, il y a un capteur photo en plus, un zoom plus puissant, et une meilleure gestion des photos dans la pénombre.

Il faut reconnaître, cependant, que les arguments avancés sont plus souvent d'ordre marketing que d'ordre technique. La preuve cette année avec un zoom x100 fièrement prôné par Samsung. Certes, il existe, mais le résultat est tellement pixélisé et flou, même avec un trépied et du soleil, que l'intérêt est quasiment nul (voir photo ci-dessous). On est à des milliers d'années lumières de ce que permet un reflex avec un téléobjectif. C'est sans doute ce qui se fait de mieux sur un smartphone, mais à quoi bon ?

Pour le reste, la partie photo du Galaxy S20 Ultra est excellente, bien entendu. Si le mode nuit ne m'a pas impressionné (j'ai comparé et un Huawei P30 Pro fait mieux, dans le sens où il trouve – invente? – plus de lumière là où il n'y en a pas), les autres modes font des miracles et sont certainement ce qui se fait de mieux pour l'instant.

Il y a un capteur principal de 108 MP, un ultra grand-angle de 12 MP, un télé (pour le zoom) de 48 MP et un dernier pour améliorer les effets de profondeur. Par défaut, les photos sont prises en 12 MP (9 pixels sont "concentrés" un 1, donc 108/9 : 12 MP). Elles sont parfaites, bien entendu. Idem pour le grand anglet et le zoom, si vous le poussez jusque 10x maximum (au-delà, la perte de qualité est de plus en plus sensible). C'est du bon travail et c'est toujours pratique de pouvoir zoomer un peu sans craindre la bouillie de pixels. Le S20 Ultra est sans doute le meilleur smartphone au niveau du zoom, même si le P40 Pro de Huawei pourrait le détrôner prochainement. Pour la petite histoire, le zoom 'optique' du S20 Ultra est de 4x maximum, et au-delà, le logiciel gère plus ou moins bien le grossissement, jusque 100x, donc.

Vous pouvez aussi prendre des photos en 108 MP (en changeant manuellement de mode), mais elles pèseront 20 MB chacune. L'idée est de la zoomer par après sans perte de qualité, par exemple.

Il existe un tas de réglages disponibles, et des options de prises de vue amusante (comme Single Take qui combine photos et vidéos). Quant à la vidéo, elle pousse la définition jusqu'à la 8K, qui peut s'avérer utile, à nouveau, pour un recadrage en post-production. Pour le reste, c'est un format de vidéo qui pèse très lourd et qui ne se savoure réellement que sur les très grandes télévisions compatibles.

Mais gardons les pieds sur terre, ce sont des options pour les geeks ou les photographes avertis. 90% des gens qui achèteront le S20 Ultra utiliseront les réglages de base en photo et vidéo.

Conclusions

A l'heure d'écrire cette conclusion, donc environ 1 mois après la sortie du Galaxy S20 Ultra, le Huawei P40 a été présenté à la presse internationale. Si j'en parle dans cette conclusion, c'est parce que leurs destins sont liés: le dernier flagship du géant chinois des télécoms n'est plus un concurrent, alors que  l'an dernier, il menaçait de détrôner Samsung. Privé des services et applis de Google suite à une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, Huawei a du pain sur la planche pour convaincre les utilisateurs de changer d'écosystème et d'opter pour son alternative.

Tout ça laisse le champ libre à Samsung, surtout en Belgique où il est très bien implanté, pour rester le roi des smartphones Android dans les années à venir.

Bien entendu, ça n'empêche pas le Galaxy S20 Ultra d'être un impressionnant smartphone. Du haut de ses 1.349€, il ne sera jamais le meilleur rapport qualité/prix, mais il est sans doute le meilleur smartphone du moment, grâce à une fiche technique extrême (quel écran, quel son !) et des qualités en photo inédites (zoom x100, vidéo en 8K, etc).  

Du côté des bémols, je me demande pourquoi les designers de Samsung s'inspirent encore de l'iPhone d'Apple (et j'ai trouvé que l'île des capteurs photo sur le dos était très épaisse). Quant à 128 GB de stockage interne, même si on peut ajouter une carte mémoire, c'est un peu radin pour un appareil d'un tel prix. Sachez aussi que l'interface maison de Samsung est assez encombrante, avec beaucoup d'applications maison préinstallées, un magasin d'applis dédié, un cloud, un assistant, etc. Elle vous prend par la main avec de nombreux conseils et pop-ups mais moi personnellement, ça me déplait. Si vous préférez du "pur Google", passez votre chemin. Un dernier mot sur l'autonomie, si vous passez en mode 120 Hz (et je vous le conseille, ça change la vie), elle vous permet de tenir une belle journée, mais pas plus.

Je n'ai pas d'avis sur la 5G dont il est équipé car elle ne sera pas réellement disponible en Belgique avant 2021.

 
 
 
 
 
 

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