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Les tests de Mathieu: un GPS pour vélo, bonne ou mauvaise idée ?

J'ai essayé le Cyclo Discover Plus de Mio, une entreprise taïwanaise qui commercialise principalement des GPS. A 339€, il embarque une cartographie détaillée de l'Europe (y compris les "petits chemins" interdits aux voitures) et quelques options intéressantes pour découvrir de nouveaux itinéraires. Est-ce mieux que de chercher une bonne application pour smartphone ?

Le vélo devient, année après année, un vrai moyen de transport à Bruxelles et en Wallonie (en Flandre, il l'est depuis longtemps). Les problèmes de mobilité et d'écologie, aidés par le confinement qui a donné à beaucoup l'envie de s'échapper un peu, ont fait du deux roues un objet de plus en plus incontournable au sein des ménages.

Parallèlement à l'arrivée de vélos électriques modernes (et connectés), un autre accessoire tente de profiter de l'engouement général: le GPS pour vélo. A-t-il vraiment un intérêt alors qu'on a tous un smartphone sous la main ? Vaut-il son prix relativement élevé ? C'est ce qu'on va tenter de découvrir avec mon test du Mio Cyclo Discover Plus, un appareil vendu 339€.


 

Solide et endurant

Dès que vous déballez ce GPS, vous comprenez pourquoi il est plus malin de l'utiliser lui, au lieu de votre smartphone sur un support vélo.

Le Cyclo Discover Plus a une conception solide et robuste. Il est entouré de plastique qui devrait lui permettre de résister à des chutes, même si Mio ne précise pas dans quelle mesure. Il vient se visser ferment (un quart de tour de cercle) sur un petit support très discret qu'on fixe sur le guidon avec deux colliers de serrage (type Colson), fournis.

Il est plutôt léger (177 grammes) est pas trop encombrant sur votre vélo. Je regrette cependant que l'écran ait des bordures gigantesques qui limitent la zone d'affichage à seulement 4 pouces.

Autre excellente raison de l'utiliser lui, plutôt qu'un smartphone: il a sa propre batterie et garantit environ 15 heures d'utilisation. Si vous faites du 20 km/h, ça fait 300 km. J'ai fait quelques tours avec et effectivement, l'icône de batterie n'a pas beaucoup bougé.

Cela est dû au fait que si le suivi GPS est constant, l'écran n'est pas toujours en pleine luminosité. Quand vous arrivez à un carrefour ou un changement de direction, un son est émis et la luminosité augmente, vous permettant de voir clairement la carte. Le reste du temps, il est à peine visible en plein soleil.

Il est également certifié IPX7, ça veut dire qu'il n'a pas de résistance particulière à la poussière (X) mais qu'il résiste bien à l'eau (7 = immersion jusqu'à 1 mètre pendant 30 minutes).

Une cartographie européenne, de nombreuses options d'itinéraires

Un GPS pour vélo a forcément besoin d'une bonne cartographie. Contrairement à Tomtom, Mio n'est pas une entreprise de cartographie, mais un fabricant d'appareils. Il utilise en l'occurence les cartes en provenance d'OpenStreetMap. Il s'agit d'un beau projet qui nous fait aimer internet: une cartographie mondiale et collaborative, donc enrichie par les utilisateurs bénévoles qui se chargent de la mettre à jour.

Sur son Cyclo Discover Plus, Mio veut proposer le plus d'options possibles pour avoir un bon itinéraire, une chouette balade, des beaux coins à découvrir. Il est donc possible d'envoyer des itinéraires vers le GPS, pour autant qu'on se créé un compte, qu'on télécharge l'application sur un ordinateur et qu'on y ajoute, par exemple, des comptes qu'on possèderait déjà chez Strava,  RouteYou ou Komoot. On peut également télécharger directement des fichiers GPX.

Mais avec MioShare, la solution de Mio, vous pouvez partir de zéro: affichez votre historique, créez vos parcours, trouvez des idées de balades en téléchargeant les parcours des autres utilisateurs.

Une fois que les comptes sont configurés, le GPS peut synchroniser vos parcours via Wi-Fi, sans devoir être relié à un ordinateur (il doit l'être la première fois, cependant).

Surprends-moi

Tous ceux qui n'ont pas l'ambition de créer des comptes et télécharger des itinéraires peuvent se contenter des solutions préinstallées par Mio sur son nouveau GPS. J'ai utilisé l'icône Surprise Me (Surprends-moi), et elle s'avère assez amusante.

Effectivement, si on connait généralement les petits chemins et sentiers qui sont tout près de chez soi, c'est moins le cas à 5km, ou dans le village voisin. C'est là que Surprise Me devient intéressant.

J'ai choisi l'option 'Boucle' (donc pour faire un tour), et j'ai entré le nombre de kilomètres souhaités. Même avec un tour de 15 km, j'ai réussi à découvrir plusieurs petits sentiers réservés aux vélos ou aux piétons, dans les alentours de mon habitation. C'est une belle manière de se perdre sans se perdre, d'explorer les environs. Généralement, il n'est pas nécessaire d'aller très loin pour trouver de beaux coins.

C'est dans cette optique que le fabricant taïwanais développe la fonction 'NeverMiss' ('ne passez pas à côté') dans sa série 'Discover'. Là, c'est un peu tiré par les cheveux, selon moi: via la plateforme MioShare, vous pouvez ajouter des lieux touristiques à visiter (avec un lien vers un site). Une fois que vous passez devant ce lieu, un code QR apparait et votre smartphone, en le scannant, retrouve le lien avec, par exemple, les explications ou les origines de ce lieu.

Conclusion

Certes, il existe des solutions, parfois gratuites mais souvent payantes, pour utiliser une application GPS spécial vélo sur un smartphone. Mais il faut le fixer solidement au guidon, avoir confiance dans sa batterie, s'assurer que l'appli ne va pas être coupée par le système d'exploitation et espérer qu'il n'y aura pas un appel au moment où on cherche son chemin.

Pour toutes ces raisons, cela a du sens d'opter pour un GPS à part, pour vélo, avec la cartographie adéquate et des options, très accessibles, pour découvrir des chemins, rentrer chez soi, se localiser. Il est également intéressant de télécharger des itinéraires .GPX sur n'importe quel site, pour les charger sur le GPS par la suite. Le Cyclo Discover Plus de Mio, 339€, permet tout cela, et en plus il est robuste et étanche.

Deux bémols, cependant. Le premier, c'est la piètre qualité de l'interface. On a l'impression d'utiliser un GPS auto de 2005. Il faut appuyer fort sur l'écran (qui n'accepte d'ailleurs pas les balayages, mais uniquement les pressions), tout est lent (pourquoi ne pas avoir mis un processeur un peu plus puissant?), et les graphismes sont datés. L'écran est de petite définition (360 x 600 pixels), les angles de vue sont limités (il faut être bien de face) et sa luminosité est faible, même au maximum (en plein soleil, avec des lunettes, il faut deviner son itinéraire). De manière générale, l'ergonomie a vraiment besoin d'une refonte complète.

L'autre bémol, ce sont les applications et le site web MioShare. Parfois Mio dit qu'il suffit d'un site web pour partager, via le cloud, ses itinéraires. Parfois il est nécessaire d'installer un logiciel de synchronisation sur un ordinateur (ce qui est très contraignant en 2020). Même le site MioShare vous replonge dans les années 2000 au niveau de sa conception. Quant au mode d'emploi et aux explications, c'est un peu trop sommaire.

Ces deux défauts me font conclure que le Cyclo Discover Plus est un peu cher. Heureusement, à 249€, il existe le Discover de base, dont l'écran est plus petit et qui ne peut pas être connecté à un smartphone pour en afficher les notifications (mais cette option est inutile car nécessite une application à installer sur le smartphone !).


 
 
 
 
 
 

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