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Le géant chinois des télécoms Huawei avait un plan: à partir de son immense base de smartphones – des centaines de millions dans le monde - construire un écosystème d'appareils électroniques qu'on utilise tous les jours, qui se parleraient facilement entre eux et qui seraient tous de bonne qualité mais à prix abordable.
On l'a déjà répété 100 fois, l'administration Trump l'empêche depuis deux ans de mener à bien ce projet en Europe (voir mes explications dans le test du P40 Pro). Et les dommages collatéraux se situent au niveau des infrastructures 5G dont Huawei ne s'occupera finalement pas en Belgique (les détails, c'est par ici).
Du point de vue du consommateur, on ne peut que regretter cette situation. Car on le sait, Huawei fait bien les choses - ce n'est pas pour rien qu'il était devenu le vendeur N.1 de smartphones dans le monde. J'en veux pour preuve deux petits gadgets que j'ai eu l'occasion d'essayer, car le géant chinois n'abandonnera pas la partie si facilement (il a sans doute raison: il "suffirait" que Joe Biden batte Donald Trump le mois prochain et change la politique de commerce et de relations diplomatiques des Etats-Unis avec la Chine).
Les FreeBuds Pro (179€), un challenger sacrément intelligent aux AirPords d'Apple
Je n'ai jamais eu l'occasion de les essayer, mais les AirPods Pro d'Apple sont parait-il une référence des petits écouteurs sans fil avec réduction active de bruit. Un marché en pleine explosion ces derniers mois, avec l'arrivée d'innombrables marques: Huawei, Oppo et OnePlus, pour ne citer qu'eux, ont rejoint Samsung, Bose et Sony, présents depuis plus longtemps.
Il est souvent difficile de faire son choix, car la plupart de ces petits écouteurs qu'on range dans un boitier/batterie qui les charge (1 ou 2 x) sont de bonne qualité, au niveau du son et de l'autonomie. Généralement, c'est leur morphologie qui conviendra plus ou moins bien à vos oreilles, et garantira une stabilité et une isolation accrues.
Une autre manière de choisir, c'est de faire confiance aux grandes marques, qui en sont souvent à leur 3e ou 4e génération. C'est le cas de Huawei, dont j'avais déjà essayé les FreeBuds 3 l'an dernier (voir mon test). En 2020, place au FreeBuds Pro, dont le prix passe à 179€, mais il y a une bonne raison.
Esthétiquement, tout le monde sera sans doute d'accord pour saluer le design minimaliste de ces écouteurs, et leur taille incroyablement petite (une pièce de 50 centimes). C'est d'autant plus fort que le niveau de miniaturisation des composants est immense. Car il en faut, des composants, pour gérer aussi efficacement l'annulation active de bruit (Active Noise Cancelling, ou ANC).
Celle-ci est nettement plus intelligente que la concurrence car elle est adaptative. Si vous sélectionnez le mode Dynamique dans le menu (voir plus bas), vous bénéficierez d'une ANC variable en fonction des conditions extérieures. Si vous prenez le métro ou si vous faites des courses, si vous faites un jogging ou si vous travaillez, l'environnement sonore est très différent, et nécessite des algorithmes d'annulation différents. J'ai essayé quelques cas de figure et c'est étonnamment efficace, surtout si on tient compte de la taille et du poids (6,1 grammes par écouteur !). On dirait même que Huawei a travaillé sur le bruit des claviers d'ordinateur, car celui-ci est très bien annulé en mode automatique (c'est idéal si vous travaillez dans un open space). Huawei a même prévu un mode 'Perception' qui va amplifier les voix lors d'une conversation dans un cadre bruyant, comme par exemple dans le métro. Moins impressionnant, ça reste une option qui fonctionne bien.
Bref, c'est du haut niveau, et ça s'explique aussi par un simple détail: Huawei a utilisé des embouts en silicone pour isoler passivement le conduit auditif, alors que d'autres marques (comme Samsung avec ses Buds Live inutiles) misent un peu trop sur le look & feel et oublie ce détail crucial. Ce silicone procure également un maintien plus important dans l'oreille, mais je n'oserai tout de même pas courir avec, car les écouteurs ne sont finalement que déposer dans le creux de l'oreille, et chez moi ça ne tient pas suffisamment en place.
Enfin, sachez qu'au niveau qualité de son, pour les films comme pour la musique, les FreeBuds Pro s'en sortent vraiment très bien, avec des basses très justes (pas très profondes, inévitablement avec ce genre de format), et des voix qui ressortent bien.
Donc, une franche réussite pour Huawei, qui n'est ternie que par la partie logicielle. Effectivement, pour les configurer et les mettre à jour, et pour avoir le niveau précis de la batterie, il faut un smartphone Huawei récent avec la surcouche logicielle EMUI 10, et mieux encore l'application AI Life de Huawei sur ce smartphone. Il est très probable que cette application sur un autre Android soit bientôt mise à jour et reconnaisse les Freebuds Pro, mais ça n'est pas le cas pour l'instant, j'ai essayé…
Huawei Watch Fit: tout ce qu'on demande à une montre sportive
L'autre appareil sorti récemment par Huawei, parallèlement à la mise à jour de la Watch GT2, c'est la Watch Fit, un nouveau format rectangulaire (4,6 x 3 cm, 1 cm d'épaisseur pour 21 grammes) entre le bracelet de suivi d'activité et la smartwatch. L'écran de 1,64" affiche une bonne résolution (280 x 456 pixels), il est tactile et dispose d'un bouton physique sur la droite pour réveiller la montre si elle n'a pas détecté le mouvement du poignet, ou pour mettre fin à une activité de suivi sportif. Son prix est raisonnable: 129€, et il n'y a pas d'abonnement pour bénéficier des sessions d'exercices (en plus, au lancement, vous recevez des écouteurs de sport Huawei sans fil, que vous pourrez relier à la montre, d'une valeur de 49€).
Là aussi, Huawei peaufine au fil des ans un concept qu'il maîtrise assez bien. Cette fois, ça passe par l'application Huawei Santé, accessible facilement pour tous les smartphones Android.
Contrairement à Fitibt dont la dernière Sense (voir mon test) se veut (un peu trop?) exhaustive au niveau du suivi de la santé physique et mentale, Huawei s'est toujours concentré sur les fonctions essentielles d'une montre dite "de sport". A savoir, selon moi: un écran principal qui vous renseigne sur le nombre de pas ou de calories brûlées dans la journée (mais il existe des dizaines de 'cadrans' avec un look ou des infos différentes), le suivi GPS et rythme cardiaque de vos sorties sportives (vélo, course, randonnée, etc), l'analyse de votre sommeil, et quelques fonctions pratiques comme le chrono, l'alarme vibrante.
C'est précisément ce que fait la Watch Fit dans un format rectangulaire assez compact et discret. Il y a forcément des petits ajouts sympathiques qui rendent le système d'exploitation plus complet au fil des mises-à-jour: la mesure SpO2 (taux d'oxygène dans le sang, indicateur d'une maladie respiratoire), quelques exercices rapides (type aérobic) à effectuer chez soi pour se motiver à bouger un peu, etc.
Huawei ne travaille pas avec Android mais avec son propre petit système d'exploitation. Bien optimisé, il n'est pas gourmand en ressources, ce qui bénéficie fatalement à l'autonomie: 10 jours annoncés par Huawei, et c'est grosso modo ce que j'ai constaté. La Watch Fit se charge plus rapidement qu'auparavant: en 5 minutes sur son petit socle aimanté, vous pouvez retrouver de quoi tenir une journée. Comptez environ 40 minutes pour une charge complète.
Via l'application Santé dont j'ai parlé, vous synchronisez vos données qui sont analysées sous forme d'historique, de graphique, de carte, etc. Vous savez également si votre sommeil a été de bonne ou mauvaise qualité (profond, léger, paradoxal), si votre niveau de stress évolue au fil des jours ou des semaines. Des petits indicateurs santé qui plairont à certains.
Enfin, comme tout bon bracelet connecté, la Watch Fit de Huawei affiche les notifications de votre smartphone (vous pouvez choisir quelles applications sont concernées). Contrairement aux Watch GT2, il n'est pas possible de répondre à un appel et de dialoguer sur la montre.