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Un nouveau phénomène voit le jour dans notre pays, il s’appelle FIRE pour "Financial Indépendance Retire Early". En français, cela se traduit par "Indépendance financière retraite rapide". Sébastien Aguilar en est adepte depuis quelques années. Le principe? Gagner beaucoup d’argent en peu de temps en se serrant la ceinture et en économisant pour ensuite partir à la retraite plus tôt et vivre de ses rentes.
A 36 ans, cet habitant de Braine-l’Alleud et ingénieur est déjà pensionné depuis 3 ans. Il vit en effet de ce qu’il a pu économiser au cours des dernières années. Mais s’il peut se le permettre, c’est notamment parce qu’il a été expatrié au Proche-Orient. Cela lui a permis de bien gagner sa vie et de pouvoir mettre énormément de sous sur le côté. Ce qui compte pour lui, ce n’est pas tellement de se priver en se serrant la ceinture. "Il faut se rendre compte que l’argent, c’est quelque chose que l’on peut utiliser pour ce qu’on veut dans notre vie pour pouvoir vivre pleinement. C’est un choix. Soit, on dépense pour des choses dont on a besoin au jour le jour et c’est tout à fait normal. Soit, on met une partie de côté en disant qu’on achète de la sécurité, de la liberté, on investit une partie parce que ça va donner plus d’options dans la vie. C’est un choix personnel", explique-t-il. Cette façon de vivre ne l’a pas empêché pour autant de voyager et partir découvrir le monde. Le tout est d’optimiser son argent, en choisissant de ne pas voyager dans le luxe.
Il faut réfléchir à ses dépenses
Concernant son épargne, il applique une règle de 4%. Pour calculer ce que l’on souhaite gagner par an après la retraite, ce montant doit représenter 4% des placements. Les placements doivent donc représenter 25 fois le revenu annuel souhaité. Exemple: si l’on veut gagner 2.000 euros par mois, il faut faire 2.000 x 12 = 24.000 par an, que l'on multiplie ensuite par 25. Il faut donc avoir économisé 600.000 euros pour pouvoir obtenir ces 2.000 euros par mois. Pour y parvenir, "il faut pouvoir gagner, économiser et apprendre à investir de façon intelligente", souligne Sébastien Aguilar.
Mais pour notre économiste Bruno Wattenbergh, ce n’est pas si simple: "Cela dépend des compétences et donc des diplômes", dit-il. Il s’agit probablement d’un couple pouvait se permettre de rembourser un prêt hypothécaire à 2.000 euros par mois mais qui, à la place, a fait le choix de faire fructifier son argent. Et Sébastien le confirmera : il n’a pas acheté de bien immobilier, il préfère louer pour avoir plus de flexibilité. Il concède cependant qu’un ouvrier, par exemple, n’a pas les moyens de partir à la retraite à 33 ans. "Mais il faut se créer des opportunités en ayant plus d’économies et de sécurité, se créer une indépendance graduellement vis-à-vis de son employeur, son économie… Il faut réfléchir à ses dépenses et se créer des options", conclut-il.