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Une part importante des malades hospitalisés pour cause de Covid sont en surpoids. Un lien fort entre obésité et aggravation des symptômes du Covid existe. Invitée de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, la présidente de la société belge d'endocrinologie et endocrinologue à l'UZ Brussel Brigitte Velkeniers confirme : "Il existe une augmentation du risque de morbidité et de mortalité par la Covid-19 chez les patients en excès de poids". Cette spécialiste des problèmes hormonaux évoque "un lien fort entre l'indice de masse corporelle (IMC) et la chance d'aboutir en soins intensifs et aux ventilateurs" et "des mécanismes qui relient l'obésité au fait qu'on est plus susceptible de développer une forme sévère de Covid-19".
L'obésité ne permet pas aux poumons de se déployer comme il faut
Ces risques sont dus à plusieurs facteurs. D'abord, la comorbidité est beaucoup plus présente chez les personnes obèses "qui ont plus de diabète, plus de maladies cardiovasculaires, plus de thromboses" explique l'endocrinologue. Les personnes atteintes de ces maladies sont particulièrement à risque face au coronavirus. Brigitte Velkeniers évoque également un "effet mécanique" : "L'obésité ne permet pas aux poumons de se déployer comme il faut et donc une moindre oxygénation". Par conséquent, les risques de développer une forme sévère de Covid-19 menant vers les soins intensifs sous ventilateur sont plus importants.
Perdre 5 % de son poids
Les personnes en situation d'obésité ont également une immunité moins efficace que chez les patients à l'IMC normal, selon cette spécialiste : "Aussi bien l'immunité acquise que l'immunité innée donc ils vont moins bien se défendre contre les infections virales". Face à ces faits établis, certains scientifiques préconisent aux personnes ayant une masse corporelle trop élevée de perdre 5 % de leur poids. "Qu'on soit en période Covid ou non, on sait que perdre 5 % de son poids quand on est obèse peut aider puisque les risques métaboliques vont diminuer, on aura un meilleur contrôle sur le diabète, sur l'hypertension..." soutient Brigitte Velkeniers.
Lutte contre l'obésité
En juillet dernier, le gouvernement britannique avait notamment annoncé un grand plan de lutte contre le surpoids, après qu'une étude a désigné l'obésité comme facteur aggravant du nouveau coronavirus. Parmi les mesures figurent l'interdiction à la télévision et en ligne de la publicité pour de la malbouffe avant 21H00, "quand les enfants sont les plus susceptibles d'y être exposés", ainsi que l'obligation pour les restaurants et les chaînes de vente à emporter de plus de 250 employés de préciser le nombre de calories dans leurs menus. Les supermarchés devront par ailleurs mettre fin aux promotions sur les aliments gras et sucrés et auront "l'interdiction de placer ces articles aux emplacements clefs de leurs magasins, comme devant les caisses ou à l'entrée".
Chez nous, des plans de préventions santé existent également estime la ministre wallonne de la Santé Christie Morreale. "Il n'y a pas de solutions faciles. Venir dire qu'on pourra combattre le Covid si tout le monde perd 5 % de son poids s'il est en surpoids, malheureusement il n'y a pas de solution miracle", ajoute-t-elle. "Il y a en Belgique beaucoup de campagnes et de travail en matière de prévention pour le bien-être et la santé des gens. Notamment pour pouvoir bien manger et aussi en amont auprès des enfants et des écoles", assure la ministre. "On ne nous a pas donné de messages selon lesquels aujourd'hui pour vaincre le Covid il fallait prioriser les régimes à la population", conclut-elle toutefois.
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