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Sana Afouaiz était l'invitée du RTL INFO Bienvenue. La femme de 27 ans fait partie des femmes les plus influentes de 2021. Elle a créé l'organisation Womenpreneur-Initiative et conseillère pour les Nations Unies, pour l'Union européenne. Pour elle, la priorité du combat des femmes, cette année, est l'emploi. "Les femmes sont de plus en plus en train de perdre leurs emplois, et cela, plus que les hommes. On parle du digital et de tout ce qui concerne la tech", précise Sana Afouaiz.
Elle ajoute que d'autres secteurs sont concernés par cette situation comme les aides soignantes, les gardiennes d'enfants, l'hôtellerie ou encore le tourisme.
Selon cette dernière, il faut mettre en place des investissements financiers, des formations pour que plus de femmes puissent avoir accès à l'emploi. Elle explique que c'est ce que fait l'organisation qu'elle a fondée. Elle aide les jeunes femmes de 18 à 30 ans à acquérir des compétences et des connaissances qu'elles pourront mettre à profit par la suite pour trouver un emploi. "On travaille avec des entreprises qui vont offrir un emploi à ces jeunes femmes", détaille Sana Afouaiz.
Elle ajoute que son organisation est petite et que son impact est donc moyen. Il faudrait donc "un investissement au niveau de la Belgique".
Y a-t-il encore des métiers réservés aux hommes en 2021? Par la loi, tous les métiers sont ouverts aux femmes, mais pas par mentalité, dit Sana Afouaiz. "En général, les femmes et les hommes sont éduqués différemment à la maison, dans la rue, à l'école et dans les images que l'on voit dans les médias. Ca influence la façon dont les hommes et les femmes se voient et leurs choix. C'est pourquoi il y a encore peu de femmes dans certains domaines, car soit-disant, ce sont des domaines masculins alors que pas du tout", dit-elle.
Comment faire changer les mentalités et que les jeunes filles s'orientent vers ces métiers ? Pour Sana Afouaiz, il faut parler de ce problème et dire aux jeunes femmes qu'elles peuvent faire ce qu'elles veulent. "Il y a des cours qui concernent l'égalité et le féminisme dans les écoles, il y a un investissement sérieux de la part du gouvernement pour féminiser ces domaines-là, etc."
Avoir des femmes qui occupent des postes décisionnels est décisif pour elle. "S'il n'y a pas de femme dans ces secteurs de décisions, on aura d'autres personnes qui vont décider pour les femmes et en général ça ne sera pas en faveur des femmes".
D'autres métiers comme pompier ou entrepreneur de travaux sont encore considérés comme des professions d'hommes. "On a fait une campagne sur les femmes et les métiers masculins. On a rencontré Audrey, une pompière. Elle fait partie des 11 femmes sur 1200 hommes à Bruxelles. Elle m'a dit que ce n'était pas évident, pas facile de travailler dans ce domaine-là à cause des insultes et discriminations. Il y a peu de chefs femmes dans ce secteur et c'est très difficile pour elle".
Ce constat est le même pour les femmes qui travaillent sur les chantiers de construction. Elle affirme que 56 % des femmes qui occupent ce type de métiers vont quitter leur emploi à un niveau intermédiaire à cause des différences salariales, des discriminations et insultes.