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En 2004, Anne Bourguignon, alors procureur du roi, s'inquiète du classement sans suite des faits de violences conjugales. Elle met alors en oeuvre la circulaire 'tolérance zéro'.
"Ce qu'elles (les femmes) veulent, c'est que la violence cesse, la reconnaissance par l'auteur du mal qu'il leur a fait et retrouver leur dignité et être considérées comme des victimes à part entière", explique-t-elle dans le RTL info 19h de lundi.
Avec la pression de la justice et les thérapies imposées, les auteurs finissent la plupart du temps à être conscients de leur comportement. Une véritable amélioration pour de nombreuses associations. "Cette impulsion positive a généré pas mal de changements, notamment au niveau de la justice", explique Jean-Louis Simoens, responsable de la Ligue d'écoute Violences Conjugales. "Il faut savoir qu'à l'époque 99% des dossiers étaient classés sans suite et on est passé vraiment à une prise en charge au niveau de la justice nous donne donc beaucoup plus important".
Aujourd'hui pourtant, les demandes d'écoute et d'aide des victimes sont croissantes. En moyenne, ce centre téléphonique reçoit 42 appels par jour. "Visiblement, la justice ne fait plus une priorité de la violence conjugale, et donc ça, ça questionne, on sent bien que notre partenaire 'police et justice' est vraiment sensibilisé à cette problématique mais on a l'impression qu'on répète comme ça des erreurs".
Laisser place à la parole, mieux coordonner les mondes associatif et judiciaire pour les professionnels, c'est la clé du suivi des dossiers. "Une écoute et une prise en charge de la victime avant de passer directement au judiciaire sont importantes ; à côté de ça, le judiciaire est fondamental et là il faut aider les victimes à porter plainte. Il faut les accompagner. Le problème évidemment c'est quand elle porte plainte et qu'il n'y a pas de suite", explique une psychologue.
Dans 80% des cas, les femmes sont des victimes. Les 20 autres % se déclinent entre coups partagés et victimes masculines. Environ vingt mille cas de violences physiques sont constatés par an. Les violences psychologiques concerneraient 18.000 cas en Belgique.