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Le climatologue Jean-Pascal Van Ypersele n'a cessé de mettre en garde ces dernières années contre le réchauffement climatique. L'ancien vice-président du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) était l'invité du RTL INFO 19 heures. L'occasion de réagir sur les images qui du monde entier traversé par une des vagues de chaleur successives : "C'est une certaine lassitude d'une part et une grande frustration de voir que les alertes lancées depuis des dizaines d'années ont été ignorées. On commence à les prendre en compte, on commence à avoir des plans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s'adapter d'autre part, mais dans les deux cas, c'est beaucoup trop peu."
Pour Jean-Pascal Van Ypersele, "tout le monde devrait être conscient" que nous sommes à un tournant. "Il est grand temps de prendre les décisions qu'il faudrait pour maintenir l'habitabilité de la seule planète habitable du système solaire."
Un monde de choix
Jusqu'ici, toutes les prédictions - mêmes les plus catastrophiques du spécialiste - se sont révélées exactes. Alors, quelles sont les prévisions à court et moyen terme? "D'après le rapport du GIEC paru il y a un an, l'avenir n'est pas une fatalité. Il dépend des choix faits dans les années et décennies qui viennent. Il n'y a pas une prévision d'un climat qui se détériorait de manière dramatique. Il y a 5 scénarios principaux d'après le rapport du GIEC. Ces scénarios seront les résultats des choix faits dans les années qui viennent en matière de gaz à effet de serre. Est-ce qu'on va continuer à consommer énormément de combustibles fossiles (charbon, pétroles, gaz) ou on va être plus efficace, consommer moins d'énergie et se développer principalement sur la base des énergies renouvelables, tout en gardant là où c'est possible les centrales nucléaires encore en bon état puisqu'elles émettent peu de CO2?"
Dans le premier cas, on risque d'avoir des "augmentations de températures de plusieurs degrés d'ici la fin du siècle et des situations auxquelles il devient très difficile de s'adapter pour ne pas dire impossible." Dans le deuxième cas, "on vivrait des situations similaires à celles d'aujourd'hui à certains moments, mais sans répétition. Ça restera gérable", selon Jean-Pascal Van Ypersele.