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"C'est la première fois que je prends une semaine (de congé) pour subvenir à mes besoins." Il n'a même pas 30 ans. Et pourtant, François n'a pas d'autre choix que de prendre un congé maladie pour éviter de payer son carburant. "Je suis arrivé chez le médecin et j'ai inventé une petite excuse pour qu'il mette une maladie, ou même carrément une légère dépression. Ça devient trop dur."
François n'est pas le seul. Le budget carburant devient impayable pour de nombreux Belges. Si l'on en croit les dizaines de messages anonymes qui affluent ces derniers jours à notre rédaction. Des citoyens obligés de se débrouiller parfois à l'encontre de la loi. "Faut faire un choix, ou on remplit le frigo ou on remplit le réservoir", explique l'un d'eux.
Une vie sans épargne
Une femme enchaîne: "Si ça continue comme ça, je me mettrais sous certificat sinon il va falloir se priver de manger ou aller travailler. Ça sera un des deux au final." Un dernier poursuit: "Je fais vraiment ce qui est nécessaire : les rendez-vous chez le médecin, amener les enfants aux sports, etc. Même mes parents qui habitent à une trentaine de kilomètres, j'ai réduit les fréquences de visite."
En entreprise, les demandes de télétravail ne cessent d'augmenter. La classe moyenne est impactée, de l'ouvrier au pompier. Après 25 ans de service, Marc est soldat du feu: "Pour 25 kilomètres en transport en commun, je dois me lever 2h30 plus tôt. Alors que mon trajet en voiture est de 20 minutes. Arrive un moment où il faut se poser les bonnes questions."
Pour toutes ces personnes interrogées, le quotidien se vit sans épargne, sans vacances et sans loisir. Un paradoxe alors que la vie reprend. C'était la promesse du déconfinement.