Partager:
Les Etats membres de l'UE devraient se mettre d'accord sur une liste commune de pays depuis lesquels il sera à nouveau permis de voyager vers l'Union et l'espace Schengen à partir du 1er juillet. C'est ce que recommande jeudi la Commission européenne, qui plaide ainsi pour une levée partielle et graduelle des restrictions de voyage instaurées à la mi-mars aux frontières extérieures de l'Union (et des Etats Schengen associés), puis prolongées plusieurs fois dans le cadre de la pandémie de coronavirus.
Maintenant que les pays de Schengen et de l'Union ont quasi tous une situation sanitaire qui s'améliore, il est temps d'envisager de "rouvrir" les frontières extérieures, ce qui n'a de sens que si tous s'accordent sur les pays qui en bénéficieront en premier, a expliqué jeudi la commissaire Ylva Johansson.
Comme la question des frontières reste cependant, en pratique, entre les mains des Etats, la Commission ne peut que recommander cette manière de procéder, ce qu'elle a communiqué jeudi. La Commission encourage concrètement les Etats membres, avec son aide, à définir une liste des pays dont les habitants seront autorisés dès le 1er juillet à voyager vers le continent, puis à la mettre à jour régulièrement.
Vers une certaine réciprocité
Pour cela, il faudrait se baser sur des critères "objectifs", dont l'exécutif européen en pointe trois importants: la situation épidémiologique du pays en question (elle doit être similaire ou meilleure que celle de l'UE), la capacité à faire respecter des mesures de précaution durant les trajets, et une certaine "réciprocité". Il faut que les levées de restrictions de voyage fonctionnent dans les deux sens.
La Commission recommande d'emblée que les pays des Balkans occidentaux soient intégrés sur la première liste, pour que leurs habitants puissent de nouveau circuler vers et dans l'UE à partir de juillet. Il s'agit de l'Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, du Monténégro, de la Macédoine du Nord et de la Serbie, un groupe de pays avec lequel l'Union souhaite une relation privilégiée.
Les Etats membres avaient tenté, en vain, de trouver un consensus
Avant que les restrictions aux frontières extérieures ne soient progressivement assouplies à partir du 1er juillet, la Commission pousse pour que toutes celles qui subsistent aux frontières internes à l'Union soient levées le plus rapidement possible. La date du 15 juin, lundi prochain, est fixée comme objectif. "Toutes les frontières internes devraient en tout cas être ouvertes avant que l'on ne commence à ouvrir les frontières extérieures", a martelé la commissaire suédoise. L'appel du pied est donc plutôt clair, envers les pays comme le Danemark ou l'Espagne.
Le premier n'a annoncé une réouverture de ses frontières à partir de lundi que pour les touristes allemands, norvégiens et islandais. La seconde n'envisage d'accueillir des touristes étrangers qu'à partir de fin juin voire début juillet.
Précédemment, les Etats membres avaient tenté, en vain, de trouver un consensus pour une réouverture commune des frontières intérieures le 15. La Belgique a suivi la France, entre autres, en annonçant début juin qu'elle réouvrirait ses frontières vers et au départ des pays de l'UE, Schengen et du Royaume-Uni à cette date-là.
