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Les Wallons qui se rendent en Flandre pour trouver un job sont de moins en moins nombreux, relate samedi L'Echo. Alors que 53.000 d'entre eux travaillaient encore au nord du pays en 2011, ils n'étaient plus que 42.000 dans le cas en 2020, soit un recul de 20% sur dix ans, d'après des chiffres collectés par le parlementaire flamand Robrecht Bothuyne (CD&V) et confirmés par le Forem.
Si la Flandre attire moins les travailleurs wallons, ce n'est pas le cas de Bruxelles, qui les séduit toujours. Dans la capitale, le nombre de navetteurs en provenance de Wallonie est ainsi passé de 127.000 à 135.000 en dix ans. La frontière linguistique serait-elle donc devenue un obstacle plus important avec le temps ? Pas en soi, estime l'économiste flamand Stijn Baert (UGent). "Pour commencer, il convient de noter que le marché du travail wallon offre désormais plus d'opportunités à ceux qui cherchent un emploi qu'en 2011. Les statistiques montrent d'ailleurs que le taux de chômage diminue en Wallonie tandis que les pénuries augmentent", explique-t-il. Cette analyse est partagée par William Watelet, analyste du marché de l'emploi au Forem, qui appelle à interpréter les nouvelles données avec précaution: "Il y a bien une diminution des travailleurs wallons en Flandre, mais il est possible qu'elle soit moins spectaculaire qu'il n'y paraît vu que ces chiffres résultent d'un échantillonnage."
Outre la hausse des offres en Wallonie entre 2015 et 2019, qui a contribué à faire diminuer le besoin de mobilité des travailleurs, M. Watelet évoque l'hypothèse que certaines personnes résidant auparavant en Région wallonne ont déménagé ces dernières années en Flandre pour être plus proches de leur lieu de travail.