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Coronavirus - Marc Van Ranst reste favorable à des confinements "plus courts et plus forts"

(Belga) Marc Van Ranst reste favorable à une stratégie de confinements "plus courts et plus forts" pour gérer une pandémie, a-t-il fait valoir mercredi devant la commission spéciale de la Chambre chargée d'examiner la gestion de l'épidémie de Covid-19 par la Belgique. "Lors de la première vague (en 2020), il n'y avait pas grand-chose à faire (de plus), mais la deuxième vague, on aurait pu l'atténuer. Et c'est la conséquence de décisions politiques", a-t-il estimé. "Les confinements qui ont suivi n'étaient pas assez stricts."

Le virologue de la KU Leuven, membre successivement de différents groupes d'experts (Gees, Celeval, gems) a formulé plusieurs recommandations et a pointé certains aspects qui auraient pu être mieux gérés. Selon lui, il aurait été utile de "désigner un commissaire corona plus rapidement". "Pedro (Facon) est un bon commissaire", a-t-il indiqué, saluant sa capacité à dégager des compromis. Le virologue a également appelé à édicter des conditions de voyages à l'étranger plus strictes, à mener une campagne de communication plus active notamment sur la vaccination ou encore à miser davantage sur la ventilation, surtout dans les écoles et les établissements Horeca. Marc Van Ranst a aussi déploré la décision le 24 juin d'élargir la bulle sociale à 15 personnes. "Cela a été l'assouplissement de trop et la courbe (des contaminations) est repartie à la hausse". Bien que partisan de confinements plus stricts et plus durs, Marc Van Ranst a jugé certaines mesures qui ont été prises comme inutiles : l'interdiction de se rendre dans une seconde résidence ("laissez les gens y aller"), l'interdiction de s'asseoir sur un banc, fermer les plaines de jeux ("laissez les enfants jouer") ou encore l'obligation "exagérée" de porter le masque en pleine nature ou dans une rue commerçante déserte en soirée. L'identification des clients dans l'horeca n'est pas non plus, à ses yeux, une mesure pertinente. Au début de la pandémie, Marc van Ranst a estimé que "le sens de l'urgence n'y était pas", admettant avoir lui-même pensé que la crise ne durerait que dix semaines "comme pour toute épidémie de grippe". Le 8 février, la Chine achève toutefois la construction d'un nouvel hôpital à Wuhan. "Vous ne faites pas cela pour 2000 cas ! Ça donnait à réfléchir." "Et lors de mon premier échange avec (l'ancienne ministre de la Santé) Maggie De Block, je n'ai pas eu l'impression que son chef de cabinet l'avait bien informée". Selon lui, l'absence de stock de masques a constitué le "talon d'achille" à l'époque. "Dès que l'OMS déclare une pandémie, dix secondes plus tard, les carnets de commandes de entreprises identifiées (pour constituer des stocks) sont pleins", a-t-il indiqué, saluant notamment les initiatives citoyennes de fabrications de masques en tissu. Marc Van Ranst a enfin déploré le manque de moyens alloués par les pouvoirs publics au laboratoire de référence auquel il appartient. "Nous recevions 26 168 euros par an pour analyser l'ensemble des pathogènes respiratoires. Quand on me pose la question, comment se fait-il que vous n'aviez pas de réactifs ? Voilà la réponse... Dans le même temps, on octroie un million pour un film et Let's go urban a reçu 198 fois ce montant. Avec un tel financement, vous ne pouvez pas demander l'impossible." Le virologue a aussi rappelé que l'organisation par 41 laboratoires de référence était le fruit d'une décision politique prise en 2008. "On s'en sortira, j'en suis certain", a-t-il néanmoins conclu. "Bientôt, il y aura peu de cas dans les hôpitaux et on pourra supprimer une partie des mesures." (Belga)

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