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On a dénombré vendredi 558 nouvelles contaminations en Belgique, pour un total de 2.815, ont annoncé samedi le Centre de crise et le SPF Santé publique. Emmanuel Bottiaux, chercheur à l'institut de médecine tropicale d'Anvers, était sur le plateau du RTL INFO 19H pour en parler.
Est-ce que ces chiffres vous inquiètent?
"Ça confirme bien que l'épidémie est encore en cours, et qu'on est encore dans la vague montante, donc il y a peut-être pas d'explosion des chiffres, mais chaque jour, c'est un peu plus de cas que le jour précédent, donc on ne peut pas dire qu'on soit encore dans une phase où verrait diminuer le nombre de cas. Ce jour-là, on rassurera, en étant prudent, parce qu'on sait bien le rapport entre les gens infectés et les gens testés. Mais pour l'instant on est encore dans cette phase de montée de l'infection, donc ce n'est pas une surprise totale, on est à peine une semaine après le début des mesures les plus drastiques".
La difficulté, c'est aussi que tous les malades ne sont pas testés. Quand on se sent mal, qu'est-ce qui permet de distinguer les symptômes d'une grippe et ceux du coronavirus ?
"Malheureusement, au niveau des symptômes, il n'y a probablement pas de différence du tout. C'est ce qui fait que probablement plusieurs personnes se confinent elles-mêmes, et je pense que c'est sage, parce qu'elles ont des symptômes grippaux, mais elles n'ont pas le coronavirus. Je ne peux pas dire un symptôme qui soit vraiment spécifique du coronavirus par rapport à la grippe. On a mal à la gorge, on a le nez qui coule, on a la fièvre, les sensations grippales, les douleurs articulaires, et on tousse vraiment de la même manière dans les deux maladies. La seule chose, c'est que l'incubation est plus courte, en général deux jours après avoir été en contact et contaminé, on développe les symptômes. Malheureusement, pour le corona, c'est 5 jours en moyenne, donc il y a une plus grande période d'incubation. Et la grippe, en général, reste infectieuse moins longtemps, tandis que le corona, pas de chance, est infectieux davantage de jours. On ne sait pas les distinguer sur les signes cliniques, mais il y a des différences claires au niveau épidémiologiques".
Et les difficultés respiratoires, la perte d'odorat ? On a aussi entendu ça ces derniers jours...
"Les difficultés respiratoires, c'est quelque chose qu'on va voir apparaître après quelques jours d'évolution, au moment où le virus, qui au départ, est localisé sur les voies respiratoires supérieures, parfois, descend sur les poumons, et à ce moment-là, on peut tousser davantage, avoir des difficultés respiratoires, des douleurs thoraciques…"
"La perte d'odorat, c'est un symptôme qu'on voit assez souvent avec les infections virales, y compris la grippe, donc de nouveau, ce n'est pas un signe qui permet de discriminer".
Autre question qui revient souvent via le bouton orange Alertez-nous. Elle concerne l'immunité: est-ce qu'un malade peut développer à nouveau des symptômes, après avoir guéri ?
"Là, ce n'est pas encore tout à fait clair, mais je pense que dans la toute grande majorité des cas, on développe des anticorps, et on ne va pas tomber malade dans les semaines ni dans les mois qui suivent".