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À Floreffe, le festival Esperanzah! réunissait 12.000 personnes venues écouter des groupes du monde entier. Mais cette année, il est difficile d'imaginer un tel événement à nouveau à cause des mesures sanitaires.
Jean-Yves Laffineur, l'organisateur du festival Esperanzah!, aurait souhaité que l'on parle de lui et de ses collègues lors du dernier comité de concertation. "Plus qu'oublié, j'ai l'impression qu'on est carrément transparent. On nous assène depuis un an qu'on est non-essentiel. C'est une grande colère. On a le sentiment d'un manque de respect pour notre travail, pour notre mission, pour ce qu'on représente dans la société aujourd'hui", dénonce l'organisateur.
Selon Jean-Yves Laffineur, le secteur culturel a été laissé de côté. Il n'y a pas de précisions sur des protocoles, ni d'agendas ou de jauges annoncées pour du public.
Dans ce flou, comment organiser un tel festival et surtout, comment respecter des contrats établis?
"On a évité des trop gros engagements, mais on est quand même engagé vis-à-vis de nos artistes. 90% de la programmation était déjà faite et une partie avait déjà été annoncée. On doit dire à ces artistes pourquoi on annule. Il faut une raison officielle". Dans les faits, il apparaît presque impossible pour les organisateurs de grands festivals de maintenir leurs éditions. Esperanzah! n'a pas encore annulé, Dour non plus, car, pour les responsables, ce n'est pas à eux de prendre la décision.
"Un festival comme on connaît, à la pleine capacité, avec 20.000 ou 40.000 personnes, on a besoin du message clair, au moins pour le mois de juillet, qu'ils ne peuvent pas avoir lieu. Aussi bien pour les indemnités, le droit passerelle, le chômage économique pour notre personnel. On n'a aucune garantie que si on annule de nous même, on pourra encore en bénéficier", explique Damien Dufrasne, président de la fédération des festivals de musique Wallonie-Bruxelles.
Les festivals Couleur Café et Werchter ont déjà annoncé leur annulation. Le rendez-vous est pris en 2022.