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C'était le grand défilé politique ce mardi au Palais Royal. Le roi Philippe a reçu tous les présidents et présidentes des partis belges. Et pour cause : le souverain consulte avant de décider, après la demande de Paul Magnette d'être libéré de sa fonction d'informateur. Le Roi refait donc un tour de table, histoire de voir si une coalition arc-en ciel, soit avec les socialistes, les verts et les libéraux peut encore tenir. Si ce n'est pas le cas, la prochaine mission pourrait être confiée à un cadre de la N-VA, exclue des négociations sous l'ère Magnette.
Bart de Wever, président de la N-VA a été reçu au Palais ce mardi matin à 10h15. Il n'a tenu à faire aucun commentaire à l'issue de son entretien avec le Roi. Un peu plus tôt, c'est le président du CD&V Joachim Coens qui s'est rendu au Palais. La présidente de Groen Meyrem Almaci était attendue à 11h30.
À qui sera confié la prochaine mission royale ?
À qui sera confié la prochaine mission royale ? Si le Roi choisi un libéral flamand ou un chrétien démocrate, cela veut dire que le scénario d’une coalition arc-en-ciel élargie (socialistes, écologistes, centristes et libéraux) sans la N-VA, tient toujours la route. Les Libéraux n'ont pas fermé cette porte et cette hypothèse est toujours sur la table.
Mais le CD&V et certaines personnalités de l’Open Vld estiment qu’il faut envoyer au front la N-VA. Cette tentative permettrait de savoir ce que veulent réellement les nationalistes flamands, s'ils veulent oui ou non monter dans un gouvernement fédéral.
Cette indécision en Flandre est l'une des causes de la durée du blocage. "Il y a dans le positionnement d'un certain nombre de partis, et plus particulièrement de l'Open-VLD et du CD&V, un débat qui tient à la fois sur le contenu du programme, mais également sur la position stratégique vis-à-vis de la N-VA. Ces partis sont en grande difficulté pour se décider. C'est un des éléments qui expliquent la longueur de la crise actuelle", analyse Pierre Vercauteren, politologue.
Paul Magnette a le goût de sa bouillie arc-en-ciel bien en bouche
Bart De Wever, le président de la N-VA n'a pas exclu lundi d'effectuer un tour de piste dans le cadre de la formation d'un gouvernement fédéral mais, qui que soit le nouveau chargé de mission désigné par le Roi, il devra repartir de "-20", estime-t-il. "Je peux éventuellement le faire mais les dégâts causés par le VLD sont énormes. J'ai rencontré M. Magnette (samedi soir, ndlr) et il a le goût de sa bouillie arc-en-ciel bien en bouche (...) Il faudra beaucoup de dentifrice flamand pour se laver la bouche", a-t-il déclaré, interrogé par la VRT avant le Bureau de son parti.
Après la mission d'information remplie par le duo Reynders (MR)- Vande Lanotte (sp.a), M. De Wever était prêt à recevoir une nouvelle mission aux côtés de M. Magnette, a-t-il assuré, mais celui-ci a refusé et c'est un duo Demotte (PS)-Bourgeois (N-VA) qui a été chargé de la "préformation" d'un gouvernement, sans succès.
Si le ton employé à l'égard de l'Open Vld est particulièrement dur, le leader de la N-VA ne jette toutefois aucune exclusive sur les libéraux flamands. En cas de coalition "bourguignonne" (rassemblant le PS et la N-VA), les libéraux flamands ne seraient en effet pas nécessaires. "S'il devait y avoir une nouvelle phase, il faut explorer toutes les nouvelles pistes et le plus idiot serait de commencer à exclure", a-t-il dit. Et d'ajouter: "J'ai peur que nous soyons moins loin qu'au début". Le président de la N-VA juge toujours que le confédéralisme est la meilleure solution pour diriger un pays qui a voté à gauche au sud et à droite au nord. Les électeurs flamands "veulent une politique migratoire, de sécurité et de création d'emplois qu'on ne peut pas leur donner car on doit prélever des milliards d'euros d'impôts pour entretenir des électeurs passifs (au sud du pays, ndlr)", a-t-il affirmé.
Ces propos ont été qualifié d'une "violence extrême" par Jean-Marc Nollet. Le co-président d'Ecolo, a réagi à la venue de Bart de Wever au Palais. Selon lui, ce serait une erreur de donner une mission au président de la N-VA. "Son seul objectif, c'est de gagner du temps, de se profiler déjà en campagne électorale et de diviser l'Open Vld" a déclaré Nollet au micro de La Première.