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Quelques jours après avoir demandé à un mathématicien de présenter les scénarios possibles d'évolution de l'épidémie de coronavirus selon un modèle mathématique, le Premier ministre Alexander De Croo a annoncé lors du comité de concertation de vendredi dernier qu'il n'y aurait pas de nouvel assouplissement vu l'instabilité sanitaire (notamment liée à la contagiosité insuffisamment connue des variant) qui se manifestait par des chiffres qui remontaient après une longue période de baisse. Il a été décidé de ne rien décider et de se laisser une semaine supplémentaire afin d'observer comment évolue les chiffres.
Il doit y avoir un shift sur comment on apprécie la situation
Un nouveau comité de concertation doit se tenir ce vendredi. Les autorités fédérale et régionales dresseront un état des lieux de la situation sanitaire qui servira de base à leurs décisions pour les prochaines semaines. Pour Sophie Wilmès, la ministre des Affaires étrangères qui sera autour de la table, il est temps d'en finir avec les seuls chiffres d'épidémie pour fixer les mesures socio-économiques du pays. Elle a demandé lors du dernier comité de concertation à ce que, à côté d'un rapport sanitaire, il y ait aussi un rapport sur la santé mentale. A côté du taux de reproduction du virus, des nouveaux cas et hospitalisations Covid, il faut aussi selon elle, un rapport avec les chiffres d'admission aux urgences psychiatriques, le nombre de lits occupés en pédiatrie et pédopsychiatrie, le nombre d'interventions des médecins de première ligne pour des problèmes d'ordre psychologique, etc. Elle ne comprendrait pas, a-t-elle dit ce matin à Fabrice Grosfilley sur Bel RTL, qu'on ne puisse pas établir un tel rapport. "Il doit y avoir un shift sur comment on apprécie la situation", pense l'ancienne première ministre.
"Il y a une détresse profonde dans la population" qu'il faut objectiver avec un rapport et dont il faut davantage tenir compte selon la ministre. Si elle convient qu'on ne puisse pas tout rouvrir, "c'est une certitude" dit-elle, il est vrai aussi "qu'on a un ensemble de mesures qui use la population" et qui réclame d'adapter ces mesures et de se montrer créatif sur des adaptations possibles. "Je refuse qu'on continue d'avancer avec des oeillères et qu'on balaie le côté de détresse humaine qui peut émerger par rapport à la longueur de la situation dans laquelle on se trouve", s'est emportée Sophie Wilmès sur Bel RTL.